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"J’ai des troubles de la mémoire, des troubles visuels et des difficultés à marcher": depuis six mois, Katell est toujours malade du Covid-19

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TÉMOIGNAGE RMC - Katell ressent toujours les symptômes du Covid-19, six mois après son infection. Elle demande aujourd'hui une reconnaissance de l'état alors que 5 à 10% des anciens malades du coronavirus auraient des symptômes sur le long terme.

"Actuellement je ne vais pas très bien". Six mois après avoir contracté le Covid-19 en mars dernier, Katell Burban, institutrice dans le Val d’Oise est toujours malade et n’a pas repris le travail. "Les premiers symptômes classiques, toux, fièvre, maux de tête sont un petit peu passé mais ensuite d’autres symptômes de types neurologiques sont apparus", explique-t-elle ce vendredi sur RMC.

Comme elle, ils seraient nombreux à connaître des symptômes persistants. Entre 5 et 10% des malades du nouveau coronavirus ressentirait les effets de la maladie plusieurs semaines ou plusieurs mois après leur infection. Le gout et l’odorat ne reviennent pas, le souffle est resté court et des troubles neurologiques peuvent aussi apparaitre. Ce sont essentiellement des jeunes, qui n’ont pas développé les formes les plus graves de la maladie mais qui ne parviennent pas à s’en débarrasser

"J’ai des troubles de la mémoire, des troubles visuels et des difficultés à marcher avec beaucoup de vertiges et de maux de tête. J’ai toujours aussi cette difficulté à respirer dès que je fais le moindre effort comme monter un étage. Aujourd’hui la vie n’est pas revenue à la normale", explique Katell Burban.
"Les médecins sont un petit peu perdus. Ça fait donc six mois que je suis malade et nous sommes des milliers à être dans ce cas. Certains praticiens ne connaissent même pas l’existence du Covid-19 long et ceux qui veulent nous aider ne savent pas vers quoi se tourner. On n’a pas été hospitalisés, on a juste du doliprane", détaille-t-elle

"On attend une prise en charge médicale et une reconnaissance officielle"

L'institutrice a passé des radios et subi des ponctions lombaires afin de déterminer si les séquelles n'étaient pas dues notamment à une maladie auto-immune: "Cela ressemble à tous ce qu'on peut rapprocher d'autres maladies post-virale comme le SRAS ou le MERS. C'est un phénomène connu".

Les malades forment une communauté sur les réseaux sociaux, née des hashtag "#aprèsj20", "#aprèsj60" ou "#aprèsj100", pour partager leurs expériences et interpeller les autorités. Car ces malades au long cours aimeraient que la France les reconnaisse officiellement et les aide, comme aux Etats-Unis et au Royaume-Unis par exemple, où les Covid-19 persistants sont pris en charge. En France, ils sont rassemblés sous l'égide du "Collectif Covid-19 au long cours", fondé par Katell.

"On attend une prise en charge médicale mais aussi une reconnaissance officielle. Aujourd'hui, comme le Covid long n'est pas reconnu, pour l'instant on est dans des situations financières précaires. Il y a des malades qui ont été licenciées et qui n'ont pas pu aller travailler", explique l'institutrice qui pense avoir contracté le Covid-19 à l'école. "J'aimerai retrouver ma vie normale et travailler".

Guillaume Dussourt