"J'ai plus peur d'aller au supermarché qu'au travail": les salariés de l'usine Renault de Sandouville s'étonnent de la fermeture du site

Environs 2 000 salariés au chômage partiel alors qu'une partie d'entre eux, estiment qu'ils pourraient travailler en sécurité. L'usine Renault de Sandouville en Seine-Maritime à l'arrêt depuis lundi, à la suite d’une décision de justice. Saisi par la CGT, le tribunal judiciaire du Havre a condamné Renault à suspendre ses activités puisque l'entreprise "n'assure pas la sécurité des travailleurs de l'usine face au risque lié au Covid 19".
Une situation qui met en colère, les autres syndicats, notamment FO et celui majoritaire la CFE-CGC, qui estime qu'une reprise du travail était tout à fait possible tout comme de nombreux salariés : "J’ai plus peur d’aller au supermarché qu’au travail", explique Jacky, chef d’équipe à Sandouville qui estime qu’il n’y avait aucun danger. "On avait du gel hydroalcoolique et on nous donnait quatre masques, deux chirurgicaux et deux FFP2. On avait aussi une prise de température".
"C'est dur là"
Des mesures drastiques appliquées aussi en salle de pause et sur les postes de travail. Sophie non plus ne comprend pas cette fermeture, elle est intérimaire, et ne travaille plus depuis le début du confinement en mars : "Je suis seule avec mes deux enfants, mon plus âgé est aussi en intérim du coup on est tous les deux au chômage. Je touche 800 euros de chômage par mois actuellement, donc c’est dur là".
Plusieurs syndicats reprennent ces arguments sociaux, accusant la CGT d'être allé trop loin en saisissant la justice : "Ce n’est pas nous qui empêchons les gens de travailler. Aujourd’hui il y a une sous-estimation du risque vis-à-vis du Covid. Sous la pression du patronat il y a certains syndicats qui ont une posture qui nous surprend", assure de son côté Gérard Le Corre, de la CGT Seine Maritime
Et la CGT, menace à présent un autre site, celui de Cléon en Haute Normandie, site qui reçoit plus de 3500 travailleurs. Un comité social d'entreprise (CSE), doit se tenir ce jeudi. La réunion doit être consacrée aux modalités sanitaires liées au virus. Une reprise d'activité n'est pas attendue avant le 22 mai prochain.