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"J'ai subi une humiliation": les soignants non-vaccinés contre le Covid bientôt réintégrés

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Quelques milliers de soignants sont suspendus et sans rémunération depuis plus d'un an, car ils refusent de se faire vacciner contre le Covid-19. Mais avec le recul de l'épidémie, le gouvernement envisage une réintégration de ces soignants dans les jours à venir.

Les soignants non-vaccinés contre le Covid-19 vont pouvoir être réintégrés. Le ministre de la Santé a annoncé ce jeudi suivre l'avis de la Haute autorité de santé pour "lever l'obligation de vaccination" contre le coronavirus. Elle était en vigueur depuis 2021.

Des contaminations au plus bas et des variants moins virulents, voilà ce qui motive l'avis de la HAS. En réalité, l'immense majorité des soignants sont vaccinés, peu de professionnels sont donc concernés par ces réintégrations: 0,3% des agents hospitaliers, principalement en Outre-mer, et moins de 2.000 soignants libéraux. Ces retours pourront avoir lieu dans les prochains jours ou tout au plus dans les prochaines semaines.

Infirmière non vaccinée en Saône-et-Loire, Michele Desvignes a été suspendue sans rémunération en juillet 2021. Elle reste prudente face à cette annonce.

“Pour l’instant, on ne sait pas ce qu’il y aura dans le décret ni quelles seront nos situations par rapport aux salaires qu’on a perdus et à l’humiliation qu’on a subie”, appuie-t-elle.

Cette infirmière a dû trouver un job alimentaire. “Aujourd’hui, je suis téléconseillère dans un centre-d’appel. J’ai perdu quasiment la moitié de mon salaire”, indique-t-elle.

La majorité de la population déjà immunisée

Elle refuse aujourd'hui de réintégrer un hôpital public qui manque de moyens. Pas sûr d'ailleurs que ces soignants non-vaccinés soient bien accueillis. Un médecin contacté par RMC se dit dégoûté de cette décision. Pour lui, ils sont contre la science et ne devraient plus prodiguer de soins.

Pourtant, cette décision du ministère de la Santé est logique selon Bruno Mégarbane, chef de service en réanimation à l'hôpital Lariboisière, à Paris.

“Aujourd'hui, il n’est pas nécessaire d’obliger les soignants à être vaccinés pour exercer parce qu’en fait la grande majorité, pour ne pas dire la totalité, de la population a déjà acquis une immunité soit par la vaccination soit par une infection antérieure”, explique-t-il.

Mais pour ce médecin, il faudrait pouvoir ré-interdire l'activité de ces non-vaccinés en cas de nouvelle vague de Covid.

Amandine Réaux avec Guillaume Descours