"J’espère de tout mon coeur que quelqu’un m’entendra": gravement malade, elle cherche un médecin à domicile

Bouleversant. Arlette lutte contre plusieurs cancers et souffre d’insuffisance respiratoire. À 74 ans, elle pèse à peine plus de 30 kilos et est alitée. Si elle fait part de son histoire à "RMC s'engage avec vous" ce lundi sur RMC et RMC Story, c’est parce que le médecin qui lui rendait visite à domicile a cessé son activité en juillet. Depuis, elle est livrée à elle-même.
“C’est très difficile de trouver un médecin qui se déplace à la maison. Puisque je suis insuffisante respiratoire et cardiaque, je fais de nombreux malaises. Il me faut un médecin qui me suive régulièrement et donc là, je suis complètement perdue”, explique-t-elle.
Sans médecin, c’est sa santé physique, mais aussi psychologique qui est en jeu. Pour les patients comme Arlette, le médecin représente plus qu’un soignant: c’est un confident, un repère, une bouée quand le moral est au plus bas.
Un pénurie de médecins à domicile
Mais la situation d’Arlette est loin d’être un cas isolé. En 20 ans, le nombre de visites à domicile par un généraliste a été divisé par quatre: 16 millions l’année dernière, contre 65 millions en 2001. Dans le même temps, la population s'accroît, elle vieillit et les besoins augmentent.
Il faut dire que la visite à domicile n’a pas été revalorisée depuis 15 ans. C’est une revendication majeure de la profession. Pour une intervention de jour, l’indemnité de déplacement est de 10€ et le tarif de la consultation reste à 35€… De quoi décourager les jeunes praticiens qui s’installent. D’autant que les visites à domicile prennent du temps, trois fois plus de temps en moyenne qu’une consultation en cabinet.
Et pour des patients comme Arlette, l’essor de la téléconsultation ne remplacera jamais un soignant qui se déplace à son chevet.
“J’espère trouver quelqu’un qui veuille bien m’aider. Je ne lui demande pas la lune à ce médecin (...) J’espère de tout mon coeur que quelqu’un m’entendra”, conclut la septuagénaire.
Bientôt une solution pour Arlette?
Pour aider Arlette, la rédaction de RMC a frappé à toutes les portes: l’ordre des médecins, l’assurance maladie, les associations. Arlette a pu déposer une demande de médiation auprès de la sécurité sociale, qui peut décider de lui attribuer un médecin à domicile d’office. Sa requête est à l’étude. RMC a également alerté l’association CPTS du Pays de Martigues qui promet de tout faire pour trouver une solution pour Arlette.
Arlette vit à Châteauneuf-les-Martigues, près de Marseille. Si vous êtes médecin et que vous pouvez l’accompagner, écrivez-nous à rmcavecvous@rmc.fr.