RMC
Santé

"J’espère qu’il sera radié": amputé d'une jambe suite à une opération, Christophe veut une enquête pénale contre un chirurgien

placeholder video
Plusieurs patients d'un chirurgien grenoblois réclament une enquête pénale à son encontre. Le praticien est déjà sous le coup d'une suspension de 3 ans pour "absence de qualité dans les soins dispensés" notamment.

Mis en cause dans 54 dossiers de patients traités entre 2013 et 2014, un chirurgien grenoblois fait l'objet, depuis le 15 janvier, d'une suspension de 3 ans, dont 18 mois avec sursis. Cette suspension a été prononcée par le conseil départemental de l'ordre pour "absence de qualité dans les soins dispensés" et "non-transmission d'information" au médecin-conseil du conseil de l'ordre de l'Isère.

Une enquête pénale est réclamée par plusieurs patients opérés par le docteur V. C’est le cas de Christophe Fuselier, amputé suite à une opération ratée selon lui.

Son calvaire commence en 2007 lorsqu’il rencontre le chirurgien après des douleurs au dos: "J’avais mal au dos j’ai cherché un chirurgien et on m’a dit qu’il y avait un disque usé et qu’il fallait opérer assez rapidement", explique-t-il au micro de RMC.

"Tous les deux jours je descendais au bloc"

Mais l’opération tourne mal: "Le chirurgien nous avait annoncé que c’était une opération banale puis on m’a dit que le pronostic vital était engagé", assure Cathy, son épouse.

Une veine est sectionnée pendant l’opération et les jambes de Christophe ne sont plus irriguées. Ses problèmes ne font que commencer: "Tous les deux jours, je descendais au bloc pour qu’il nettoie les muscles décroisés avec une anesthésie générale à chaque fois".

"Ça fait beaucoup de circonstances malheureuses"

Dix ans plus tard, l’ancien chauffeur routier est finalement amputé de la jambe gauche. Aujourd’hui, Christophe et Cathy veulent faire reconnaître la responsabilité du chirurgien: "Ça fait beaucoup de circonstances malheureuses. J’espère qu’il sera radié de l’ordre des médecins", conclu Christophe amère.

Les cas des plaignants ne sont pas si simples, rétorque maître Boulloud, l’avocat du chirurgien, pour qui son client pratique une spécialité délicate, où le risque est grand. Le chirurgien doit également rembourser 35 000 euros à la Caisse Primaire d'Assurance Maladie pour des interventions "pas nécessaires". Il a fait appel devant le Conseil d'Etat

Olivier Chantereau (avec Guillaume Dussourt)