RMC
Santé

"Je suis un peu désespéré": l'errance médicale, des années de souffrances pour les malades

placeholder video
RMC s’engage aux côtés de Ludovic et de tous ces malades qui souffrent pendant des années à cause de l’errance médicale, aggravée par la désertification médicale.

L’errance médicale, c'est cette période pendant laquelle un patient va errer d’examens en examens jusqu’à trouver, peut-être, le bon diagnostic et le bon traitement. Selon une étude de l’Alliance maladies rares, elle dure au moins un an et demi. Et pour un malade sur quatre, l’errance médicale dépasse même les cinq ans. Ludovic, la cinquantaine, souffre depuis déjà deux ans de douleurs intenses dans tout le corps, et inexpliquées.

“Je continue à travailler, mais avec une souffrance et une fatigue très intense. Je suis un peu désespéré de ne pas trouver des rendez-vous médicaux. On vous renvoie de service en service et ça prend des mois. Il faut patienter, mais je n’ai aucun traitement qui me soulage. Je soufre terriblement et on ne sait toujours pas ce que j’ai…”, témoigne Ludovic.

Ludovic se marie dans un mois, c’est sa future femme qui a contacté “RMC s’engage avec vous”, pour demander notre aide et témoigner de leurs difficultés à trouver des rendez-vous médicaux.

Des mois d'attente entre chaque rendez-vous

Plus la maladie est rare, plus il est difficile de la diagnostiquer. Et dans un système de santé où les déserts médicaux avancent partout sur le territoire, les délais pour avoir un rendez-vous s’allongent chaque année un peu plus. À l’hôpital public, un tiers des postes ne sont pas pourvus. Sept généralistes sur dix estiment que l’offre de médecins dans leur zone d’exercice est insuffisante.

Ludovic, par exemple, vit à Langon, une commune de 7.000 habitants en Gironde. Il a déjà vu deux rhumatologues, deux neurologues, il a passé des scanners de tout le corps quasiment. Et à chaque fois, il doit patienter des mois pour obtenir un rendez-vous. Des mois de perdus dans la recherche de diagnostic et des mois de souffrances sans traitement.

Son prochain rendez-vous est en novembre, dans un centre anti-douleur à Bordeaux, à deux heures de route de chez lui.

Comment l’aider?

RMC a pris contact avec le centre. En raison du secret médical, nous dit-on, nous n’avons malheureusement pas eu de réponse satisfaisante.

L’hypothèse diagnostique pour Ludovic, c'est la fibromyalgie, une maladie longtemps niée et encore méconnue. Selon le ministère de la Santé, elle toucherait 2% de la population. La rédaction a conseillé à Ludovic de se rapprocher des associations, qui peuvent être une aide précieuse et un soutien psychologique indispensable dans son combat.

Amélie Rosique, Solène Leroux et Guillemette Franquet