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Journée mondiale contre l’asthme: "Une maladie banalisée qu’il faut absolument diagnostiquer"

La Journée mondiale de l'asthme se déroule ce mardi et cherche à sensibiliser sur cette maladie en augmentation en France et dans le monde depuis 15 ans. Mal diagnostiquée mais traitable, cette maladie touche en particulier les enfants mais aussi des adultes tout au long de leur vie.

L'asthme est la première maladie chez les enfants. Près d'un enfant sur dix est touché et le nombre de Français atteints n'a cessé d'augmenter ces quinze dernières années. Plusieurs facteurs sont responsables explique sur RMC Jean-Philippe Kraemer, pneumologue à l'hôpital Saint-Raphaël à Fréjus.

"On vit dans des milieux beaucoup plus sains, moins exposés à des bactéries comme dans le passé. Et aussi on développe moins de maladies infantiles parce qu'on est davantage vacciné, on est très souvent sous traitement antibiotique dans la petite enfance, ça contribue à rendre notre système immunitaire plus faignant", indique-t-il.

L'environnement direct et en particulier la pollution expliquent aussi "le développement de l'asthme au cours des vingt dernières années", poursuit-il.

L'asthme, cette "inflammation chronique des bronches", rappelle le docteur Alain Ducardonnet, consultant santé sur RMC, est souvent mal pris en charge.

"On banalise un peu, mais c'est une maladie qu'il faut absolument diagnostiquer et prendre en charge", déplore le médecin. La plupart du temps, les patients vont devoir vivre avec toute leur vie. "C'est une maladie chronique, quand on commence l'asthme, c'est une maladie qui va vous accompagner. Malheureusement, on ne guérit pas", explique-t-il.

Un suivi indispensable tout au long de la vie

La maladie peut toutefois évoluer avec plus ou moins de symptômes au court de la vie jusqu'à parfois s'atténuer presque totalement.

"Quand on a un terrain allergique et asthmatique, cela suppose d'avoir un suivi pendant des années. Pour autant, l'asthme peut disparaître pendant de longues années, être tout à fait stable, on peut se passer de traitement. Et on arrive grâce à des traitements pris précocement à contrôler cette maladie", rassure Sophie Silcret-Grieu, médecin allergologue.

Elle souligne aussi les avancées des traitements ces dernières années même si pour l'heure, aucun d'entre eux ne permet d'éradiquer complètement la maladie. "On a fait des progrès dans les techniques d'inhalation avec des procédés de plus en plus perfectionnés", note-t-elle. Elle tient aussi à rassurer les parents, face aux crises souvent handicapantes de leurs enfants. Ils "ont l'impression que cette période difficile va s'éterniser. Non, on va réussir à équilibrer cet asthme"

C. B