L'augmentation des tarifs des consultations médicales ce dimanche fait débat

Les consultations médicales vont devenir plus chères dès ce dimanche. Elles grimpent à 30 euros chez le généraliste contre 26,50 euros avant. Mais aussi chez certains spécialistes : de 56,50 à 60 euros chez les gynécologues, gériatres, dermatologues ou pédiatres. Pour les enfants de moins de 6 ans, la consultation passera à 35 euros, contre 31,50 jusqu’à présent. Le tarif de la téléconsultation des médecins généralistes est, lui, maintenu à 25 euros pour les 5 prochaines années.
Ces revalorisations, qui concernent les professionnels qui ne pratiquent pas de dépassements d'honoraires, sont la conséquence d'un accord signé entre l'Assurance-maladie et les médecins libéraux au mois de juin.
La dernière augmentation datait de 2023 où la consultation était passée de 25 à 26,50 euros pour les généralistes. Avant cela, c'était en mai 2017 : de 23 à 25 euros.
En contrepartie de cette revalorisation des tarifs, l’Assurance maladie enjoint les praticiens à diminuer leurs prescriptions de médicaments, d’examens et d’arrêts de travail.
"De la médecine autre que de l'abattage"
Mais tout le monde ne se réjouit pas de cette nouvelle. Plus de sept ans que la consultation n'a pas été autant revalorisée. Et l'inflation est passée par là, rappelle le Docteur Patricia Lefébure.
"Les coûts généraux ont beaucoup augmenté et ça devenait vraiment très problématique de travailler avec 25 euros si on veut continuer à faire de la médecine autre que de l'abattage", détaille-t-elle.
Une hausse qui doit permettre à la généraliste de ne pas raboter sur la durée des consultations.
"C'est une honte", dit Nicolas, "car beaucoup de gens ne pourront plus se soigner, ne pourront plus avancer les sous, n'iront plus chez le médecin tout simplement. Et ça va aggraver certaines pathologies."
"Tout augmente, alors pourquoi pas eux ?", rétorque Elie, 90 ans, en salle d'attente.
"Il faut qu'ils gagnent leur vie aussi, comme tout le monde", justifie-t-il.
"Privatisation de la santé"
Pour rappel, sur 30 euros, le médecin paye la moitié en charge. Cette augmentation est normale pour Catherine: "Je trouve ça normal parce que c'est un médecin, qu'on en a besoin. En espérant que les mutuelles suivent un peu, mais j'y crois pas trop". Sur ces 30 euros, le remboursement est de 21 euros (après déduction), donc 8 euros remboursés par la mutuelle.
Mais les complémentaires vont en fait coûter plus cher, s'inquiète Gérard Raymond, président de France Assos Santé, qui défend les patients: "Il est possible que pour certains d'entre nous les cotisations soient trop grandes et ne s'assurent pas en complémentaire santé". Ce qui concerne déjà 4% de la population. La fédération y voit un "pas de plus vers la privatisation de la santé".
Thomas Fatome, directeur général de la Caisse nationale de l'assurance maladie, rappelle que plus de 97% des Français ont une mutuelle ou un organisme complémentaire santé. Il souligne donc "un système de protection sociale en France qui permet un reste à charge parmi les plus faibles du monde, voire le plus faible du monde".
Certains patients, notamment les plus de 80 ans, pourront bénéficier à partir du 1er janvier 2026 d'une "consultation longue" de la part de leur médecin traitant. Cette consultation facturée 60 euros sera remboursée par la Sécurité sociale.