"L’épidémie n’est pas terminée", rappelle le professeur Lescure alors que l'OMS et les autorités sanitaires françaises s'inquiètent
La pandémie de covid-19 est toujours d’actualité malgré la fin du confinement et la réouverture progressive des lieux accueillant du public. Le virus, qui circule toujours en France malgré une amélioration significative de la situation, sévit surtout dans l’hémisphère sud alors que d’autres pays pourraient être en train de se confronter à une seconde vague.
Pour le professeur Xavier Lescure, infectiologue à l’hôpital Bichat à Paris, il est indispensable de respecter les règles de distanciation physique, alors que des images de la Fête de la musique, où des foules compactes sans masques ni gestes barrières dansent dans la rue, font craindre un retour de l’épidémie. Car dans le même temps, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) assure que la pandémie continue de s’accélérer dans le monde et en France, le conseil scientifique estime "probable", un retour du virus dans l’hémisphère nord à l’automne.
"On ne sait pas prédire l’avenir, mais l’épidémie n’est pas terminée. C’est très difficile d’éradiquer une pandémie quand on a une circulation mondiale globalisée", rappelle le professeur Xavier Lescure ce mardi matin sur RMC.
Reconfinement en Allemagne
"En Israël, au Maroc, on a les prémices d’une deuxième vague, on n’est pas très rassurés sur l’avenir en France", alors que plusieurs médecins espéraient que le retour des températures estivale puissent stopper l’épidémie. Pire encore, l’hémisphère sud est actuellement gravement touché par la pandémie de covid-19. "Au Brésil on a une épidémie inquiétante, tandis que la Guyane prend la vague de son voisin brésilien. Ce n’est pas un élément rassurant sur l’effet de la température extérieure sur le virus. On constate que cela circule beaucoup même dans les pays chauds". Et le praticien rappelle que si des études ont évoqué un effet positif de la haute température extérieure sur le virus, il resterait capable de se multiplier à 37 degrés.
"Il faut se dépêcher d’avoir, pour le Ségur de la Santé, des mots et des actes pour que le système sanitaire soit doté de capacité pour détecter, tracer et isoler les patients avant que l’on se reprenne une deuxième vague qui sera difficile. Les soignants sont fatigués, ils tentent de se reposer pendant cette période de flottement et la population en a un petit peu marre. Même si on sera mieux armés sur le plan théorique, une deuxième vague risque d’être difficile sur le plan sociétal psychologique et économique", préconise le praticien.
Enfin le professeur Xavier Lescure, rappelle qu’il faut absolument respecter les mesures barrières, en évitant les réunions de famille notamment : "Ce qui circule en France, ce sont les clusters liés aux rassemblements familiaux. C’est difficile de maintenir une distance au sein d’un foyer familial. Par contre sur un rassemblement familial il faut vraiment faire très attention". Des conseils à écouter attentivement alors qu'en Allemagne, pays cité à titre d’exemple dans sa gestion de la lutte contre l’épidémie, les autorités ont décidé mardi un reconfinement local, après la découverte de plus de 1500 cas en lien avec un abattoir.