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"L’Etat est faussement protecteur car il est ruiné": l'inquiétude de certains économistes sur l'avenir

Nicolas Baverez, économiste et historien, invité de RMC ce mardi, estime que l'Etat n'est pas assez axé sur le déconfinement.

La crise économique sera-t-elle aussi grave que la crise sanitaire ? Certains économistes estiment qu'il faut tirer la sonnette d'alarme alors que 9,6 millions de salariés sont actuellement au chômage partiel pendant cette crise du coronavirus.

Le confinement au total pendant 8 semaines en France devrait se traduire par 120 milliards d'euros de pertes pour l'activité selon une étude publiée lundi par l'OFCE (Observatoire français des conjonctures économiques).

"Ce qui me frappe c’est que tout le monde est concentré sur le confinement et pas sur le déconfinement"

Nicolas Baverez, économiste et historien, a publié une tribune estimant qu'il faut considérer le déconfinement comme une "urgence nationale". Invité de RMC ce mardi matin, il estime que l'Etat n'est pas assez axé sur le déconfinement.

"Cette stratégie du confinement pose des problèmes en termes d’immunité collective. Plus on confine moins on a d’immunité collective. Et plus on confine moins les Français se soignent pour les maladies chroniques qui ne concernent pas le coronavirus.
Le confinement pose aussi des problèmes sanitaires. Il faut que les entreprises commencent à préparer la manière de se remettre au travail. Il faut réorganiser le travail. Ce qui me frappe c’est que tout le monde est concentré sur le confinement et pas sur le déconfinement."

"Il se trouve que l’Etat a failli"

L'économiste juge sévèrement l'action de l'Etat et estime que nos voisins européens sont en train de prendre le large au niveau économique.

"L’Etat est faussement protecteur car il est ruiné. Donc il y a un ambiguité. Il se trouve que l’Etat a failli. La dette devra être remboursée et va surplomber la vie du pays pendant au moins une décennie.
En Europe, maintenant la France est en 2e division. L’Allemagne a pu engager un plan de relance extrêmement fort. Ceux qui ont bien la crise sont ceux qui ont des finances publiques saines et une industrie puissante. Nous allons sortir de cette crise avec rien de ce qui permet d’anticiper les prochains chocs."
J.A.