L'examen de la loi "fin de vie" retardé par la visite à Marseille du pape, hostile à l'euthanasie
Au pays de la laïcité, il ne faut visiblement pas froisser le pape. Selon Franceinfo, la présentation du projet de loi sur l'aide active à mourir, initialement prévue le 21 septembre, a été retardée de quelques jours, en raison de la visite du souverain pontife prévue à Marseille les 22 et 23 septembre.
Car le pape François, pourtant pas le plus conservateur, est ouvertement opposé à l'euthanasie et au suicide assisté, comme une extrême majorité de la communauté catholique.
"On ne peut demander aux soignants de tuer leurs patients", avait lancé le chef de l'Eglise catholique en octobre 2022 à l'occasion d'un discours au Vatican devant des élus français, et quelques jours avant une rencontre avec Emmanuel Macron en plein débat sur la fin de vie en France. "Si on tue avec des justifications, on finira par tuer de plus en plus", avait poursuivi le souverain pontife.
"Le pape arrive en France et on n'est plus laïque"
Un report qui étonne le plateau des "Grandes Gueules", au sein d'un pays qui a fait de la laïcité, la règle. "On vient de nous faire un sketch de trois semaines sur l'abaya, l'Etat laïque, et le pape arrive en France, on n'est plus laïque", ironise le cheminot Bruno Poncet.
"Cela me choque" ajoute le syndicaliste, qui trouve qu'Emmanuel Macron manque de courage "comme toujours". "La question de fond, c'est, on est dans un état laïque ou non? Et là on prouve que non", conclut-il.
Le projet de loi sur la fin de vie entend faire évoluer les "soins palliatifs", le "droit des personnes et l’accompagnement des patients" et "l’aide active à mourir", a précisé la ministre déléguée en charge de l'organisation territoriale et des professions de Santé Agnès Firmin Le Bodo.