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"La peur est partout, on reste à la maison": en Italie, les habitants du Nord découvrent le confinement face au coronavirus

Quelques 52.000 habitants d'une dizaine de villes du Nord sont toujours en semi-confinement. Des barrages filtrants de police ou de gendarmerie empêchent l’accès à ces zones.

L’Italie fortement touché par le coronavirus. 229 cas ont déjà été identifiés et sept personnes sont déjà mortes. Pour faire face, les autorités ont pris des mesures d’isolement. C’est notamment le cas à Zorlesco, une petite ville du Nord du pays. 

Stoppé net par le barrage de gendarmes à l’entrée du village, Roberto, venu de la commune voisine, vide sur le bord de la route sa camionnette remplie de courses.

"Je dois les laisser sur le trottoir et repartir. C’est une personne du village qui viendra les récupérer pour les donner à ma belle-mère. Il ne doit pas y avoir de contact entre les personnes de chaque côté du périmètre", explique cet Italien. 

Comme sa belle-mère, 1800 habitants vivent confinés dans le village. Interdiction pour eux de quitter les lieux. "La frontière est là, c’est le mur de Berlin", s’amuse Antonia. Elle habite avec son mari à Zorlersco. Ils ne sortent plus que pour promener leur chien.

"La peur est partout, on reste à la maison. On ne sort que pour se promener dans les champs", explique-t-elle. 

52.000 personnes confinées

Une vie presque monacale qu’elle a du mal à supporter. "Ils nous disent qu’il n’y a pas de problème et maintenant, on est coincé", regrette Antonia. Ceux qui barrent les routes, ce sont les gendarmes. Michele Capone, est le capitaine, il commande les quinze check-point de la zone.

"Nous vérifions que les personnes qui veulent accéder à la zone rouge ont bien l’autorisation de le faire et que ceux qui ne l’ont pas n’y accède pas", détaille-t-il. 

En ce moment, ce sont près de 52.000 personnes qui ne peuvent plus se déplacer librement. 

Alfred Aurenche et Benjamin Pelsy avec Guillaume Descours