La qualité de la nourriture dans des Ehpad épinglée par 60 millions de consommateurs

Pour les personnes sévèrement dépendantes, la création de places en Ehpad deviendra urgente à partir de 2030 - Charly TRIBALLEAU © 2019 AFP
Nourriture sans goût, mixée, voire complètement fade... une enquête de 60 millions de consommateurs épingle la qualité de la nourriture dans les EHPAD.
Le constat est désastreux puisque 30% des résidents en EHPAD sont en dénutrition. Dans les EHPAD privés, le coût d'un repas journalier est estimé à trois euros.
Dans son livre enquête, les Fossoyeurs, le journaliste Victor Castanet pointait déjà les économies de bout de chandelle réalisées sur les portions de nourritures servies.
L'enquête met pose aussi la question des horaires des repas, ou les douze heures de jeûne maximum recommandées par les gériatres "s'avèrent dépassées".
Seul un quart des résidents termine son assiette
Dans un tiers des cas, une seule personne est présente pendant les repas pour aider les personnes qui ont du mal à manger.
Selon l'enquête de 60 Millions de consommateurs, la qualité des repas servis dans les Ehpad est au mieux médiocre, au pire très mauvaise.
En EHPAD, seul un quart des résidents finit son assiette. En cause, la nourriture peu appétissante.
Si certains résidents ne mangent pas c’est aussi parce que personne n’est là pour les aider, faute de personnel.
Des plats mixés pour l'ensemble des résidents
Des résidents qui pourtant trouvent ces repas relativement équilibrés. Mais presque systématiquement mixés, même pour ceux qui n’ont pas de problème pour mâcher la nourriture. Et souvent il n’y a pas d’autre choix de plat, c’est ce que déplorent deux tiers des répondants.
Barbara Filhol, aide-soignante dans une EHPAD en région parisienne, peine à faire manger les douze résidents à sa charge.
Un rythme soutenu qui force parfois les aînés à jeûner plus de douze heures.
Le repas, un élément pourtant essentiel au bien-être des résidents, selon Gaël Durel, médecin coordinateur en EHPAD. La qualité des plats consommés par les personnes âgées est pourtant décisive.