"La vaccination, c’est quand?": la colère des maires face à la lenteur de la politique vaccinale
"Il faudra 3.000 ans pour être vacciné", a lancé ce dimanche soir le professeur Bruno Megarbane, chef du service de réanimation à l'hôpital Lariboisière. Le syndicat de médecins généralistes réclame de démarrer sans délai la vaccination pour les soignants. Certains maires eux aussi s'impatientent.
Au Raincy, en Seine-Saint-Denis, le maire souhaite accélérer les vaccinations, notamment pour protéger les personnes à risque qui ne sont pas en Ehpad et qui ne peuvent donc pas encore prétendre à la vaccination.
"Il faut réserver une partie des doses à une vaccination locale"
Il appelle l'Etat à accorder plus de champ d'action aux communes. Par courrier, mail ou directement dans les rues, depuis plusieurs jours, Jean-Michel Genestier, le maire du Raincy, entend régulièrement la même question: "La vaccination, c’est quand?".
Impossible cependant pour lui de répondre: c'est l'Etat qui organise la campagne. L'élu regrette un manque de coopération.
"Il faut que l’Etat accepte la main tendue des maires. C’est l’Etat qui détient 500.000 doses par semaine. Il faut réserver une partie de ces doses à une vaccination locale, pilotée par les maires".
"Que les maires prennent des initiatives ça permet d’avancer les choses"
Et Jean-Michel Genestier assure que sa ville est prête à assurer de 200 à 300 vaccinations par jour. Il n'attend que le feu vert du gouvernement: "Nous sommes dans la salle des sports et nous allons y positionner le centre de vaccination. En 72 heures, on peut mettre tout en place".
Une initiative saluée par de nombreux habitants. Parmi eux, Gilbert Marchal. L'homme de 93 ans vit seul chez lui, et il souhaite être vacciné le plus vite possible: "Que les maires prennent des initiatives ça permet d’avancer les choses et de faciliter le moment venu, la tâche des soignants".
Et si l'Etat donne son accord au Raincy, c’est une dizaine de soignants qui assureront le bon fonctionnement du dispositif.