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"Le gouvernement n'arrête pas de faire des boulettes": l'opposition attend au tournant l'exécutif sur la question des vaccins

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L'opposition espère que cette fois, le gouvernement ne se ratera pas après notamment l'échec de la stratégie de tests et le volte-face sur l'efficacité des masques.

Quelle stratégie vaccinale contre le Covid-19 et quel calendrier? Jean Castex présente mercredi le plan de l'exécutif à l'Assemblée nationale, à quelques semaines du démarrage prévu d'une campagne qui inspire à la fois de la défiance et de l'impatience aux Français, et qui pourrait finalement débuter dès la fin de l'année.

Le Premier ministre et le ministre de la Santé Olivier Véran doivent s'exprimer devant les députés à partir de 16h30, avant un débat sans vote. Le même exercice aura ensuite lieu jeudi devant le Sénat, à majorité de droite.

Le calendrier se précise en tout cas et s'accélère même puisque la campagne de vaccination "pourrait commencer avant la fin de l'année" après validation par le régulateur européen, a fait savoir mercredi matin le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal. "On a toujours été très clairs sur le fait que dès lors que nous aurions la validation européenne, nous pourrions démarrer dans la foulée la campagne de vaccination en France, y compris si c'est fin décembre", a expliqué sur RMC le secrétaire d'Etat.

Et après le manque de masques après les difficultés à déployer les tests. Le gouvernement n'a plus le droit à l'erreur, selon le député insoumis Eric Coquerel:

"Le gouvernement n'arrête pas de faire des boulettes, j'ai peur que ce soit la même chose pour le vaccin. Avec l'épidémie qui est arrivée on pouvait dire que personne n'était préparé, mais là ce n'est plus nouveau. Ils avaient des mois pour faire les choses et ils n'ont rien fait".

Le gouvernement veut vacciner 5 à 6 millions de Français avant juin

D'autant que les zones d'ombre persistent: efficacité du vaccin, contagiosité, effets secondaires: "Il faut dire la vérité", clame le président du groupe Agir, Olivier Becht.

"Il n'y a pas aujourd'hui de garanties à 100% du succès du vaccin. Il faudra aussi prendre conscience que le vaccin ne suffira pas à arrêter l'épidémie", ajoute-t-il.

Au manque de preuve scientifique, s'ajoute la méfiance de nombreux Français regrette le marcheur, Bruno Bonnell:

"On entend le grand public qui dit ne pas être sur d'aller se faire vacciner. Il faut que le Premier ministre continue comme nous tous, de convaincre que ces vaccins sont fiables. Préservons nos plus vulnérables avec".

L'exécutif espère voir 5 à 6 millions de Français vaccinés avant le mois de juin prochain. Olivier Véran avait esquissé le 3 décembre les trois phases de la future campagne de vaccination: d'abord dans les Ehpad début janvier, puis "entre février et mars" pour les personnes présentant des facteurs de risques, puis la campagne "grand public" à partir du printemps.

Selon Matignon, le débat au Parlement qui vient remplacer celui prévu sur la politique migratoire, ne devrait pas apporter de nouveaux éléments sur le détail des publics concernés.

Alors que la Grande-Bretagne a déjà lancé sa campagne de vaccination et que les Etats-Unis l'ont fait lundi, l'Agence européenne des médicaments a donné un coup d'accélérateur en annonçant mardi, sous pression de l'Allemagne, qu'elle se pencherait finalement le 21 décembre - une semaine plus tôt que prévu - sur l'autorisation du vaccin Pfizer-BioNTech, ouvrant la voie à un possible début des vaccinations en Europe avant la fin de l'année.

Les 27 Etats de l'UE pourront "commencer le même jour" leurs campagnes de vaccination, a annoncé dans la foulée mercredi la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen. 

Paul Barcelonne (avec Guillaume Dussourt)