"Le Netflix de la santé": un abonnement pour accéder à 20 téléconsultations par an fait polémique

Le "Netflix de la santé"? L’Ordre des médecins est vent debout contre le système de téléconsultation mis en place par le groupe Ramsay depuis janvier. Ils proposent, via un abonnement à 11,90 euros par mois, des téléconsultations 7 jours sur 7, 24h/24.
Un abonnement qui n’est pas remboursé par la sécurité sociale. Seule la consultation qui vient s’ajouter est prise en charge, des consultations limitées à 20 par an. L’Ordre des médecins demande au ministère de la Santé de mettre en place des outils de régulation des plates-formes de téléconsultation.
Le Conseil national de l'Ordre des médecins a exprimé son opposition jeudi à cette offre "contraire à la déontologie médicale". L'ordre dénonce un service qui menace le modèle du système de soins fondé sur la solidarité et la gratuité.
"C'est une honte pour notre médecine"
Côté patients, les avis sont également plutôt réservés concernant ce système. Pour Mathis, 25 ans, c’est le système de santé "à la française" qui est bousculé par cette offre payante. "C'est un système un peu américain", regrette-t-il.
Sophie, 35 ans et deux enfants, a parfois recours à la téléconsultation, mais elle n’est pas prête à payer un abonnement pour autant. "Il y a des systèmes similaires qui permettent de voir des médecins en téléconsultation gratuitement en moins d'une heure, je l'ai déjà fait pour mes enfants", loue-t-elle. L’ordre des médecins, lui, ne décolère pas contre ce que propose Ramsay.
"C'est une honte pour notre médecine. Nous demandons au ministère plus de régulation dans ces plateformes qui représentent une 'ubérisation' de la médecine. Une médecine à la Netflix qui n'est pas acceptable pour nous", explique sur RMC le vice-président de l'ordre de la région PACA.
Agnès Giannotti, présidente du syndicat MG France, invitée d'"Apolline Matin" sur RMC ce lundi, abonde en son sens et estime que c'est un type d'initiative qui va "à l'encontre de notre système de soin solidaire".
"Je pense que les Français sont attachés à ce qu'on soigne chacun selon ses besoins de santé et non selon ses moyens. C'est une dérive, qui fait de la santé un marché, avec un fonds de pension derrière, pour faire des affaires", dénonce-t-elle.
Que répond le groupe?
De son côté, le groupe Ramsay affirme que cette offre permet de couvrir les 10% de la population qui n’ont pas accès à un parcours de santé classique. Le groupe note que ce type de service est déjà proposé par les mutuelles ou assurances de santé.
Ramsay rajoute que ce service qui permet "d’obtenir un avis médical ou une réponse sur une question de santé" ne se substitue pas à un médecin traitant.