Le plan du gouvernement pour lutter contre l'infertilité, sur fond de rivalité entre ministères

Le gouvernement prépare un plan pour lutter contre l'infertilité. Cela fait plusieurs mois que des conseillers ministériels consultent des experts, des médecins, pour apporter une réponse à ce problème sanitaire majeur, qui touche près de 3,5 millions de personnes en France, et 1 personne sur 6 dans le monde d’après l’OMS.
La lutte contre l’infertilité, c’est même devenu une des priorités au ministère des Solidarités qui veut y apporter une réponse sociétale. D’abord, lever le tabou autour de l’infertilité masculine avec une meilleure sensibilisation. Ensuite, adapter l’environnement professionnel, en incitant les employeurs à mieux accompagner un salarié en parcours d’aide à la procréation. Mais aussi, identifier plus vite et mieux l’infertilité.
L’exécutif s’inspire notamment d’un rapport remis l’an dernier par un professeur en biologie de la reproduction et Salomé Brelioux, une jeune femme qui mène avec son mari le combat contre l’infertilité. Ils plaident notamment pour la création d’un grand institut national de la fertilité, "pour lui donner toutes ses lettres de noblesse".
Plusieurs ministères se disputent la paternité du sujet
Mais à qui reviendra l'honneur de mener la lutte contre l'infertilité? Rien n'est décidé. On voit que le ministre des Solidarités Jean-Christophe Combe monte au créneau, mais n’allez pas dire ça à l’entourage de François Braun, le ministre de la Santé. Endométriose, anomalies génitales, perturbateurs endocriniens, "ça reste avant tout un sujet de santé". Quand ce n’est pas une question qui tient "très à cœur" à sa ministre déléguée, Agnès Firmin le Bodo.
L’infertilité, les parlementaires s’en saisissent aussi. La députée macroniste Prisca Thévenot planche activement sur une proposition de loi sur la santé des femmes, avec un large volet consacré à l’infertilité, notamment pour un meilleur diagnostic.
Ce qui est sûr, c’est qu’ils ont l’oreille du président de la République. Ce plan contre l’infertilité, il est dans les tuyaux depuis fin 2021. Avec, aujourd'hui, un nouvel enjeu pour Emmanuel Macron: la natalité. L'an dernier, le taux de fécondité a été historiquement bas: 1,8 enfant par femme. Il demande donc à ses ministres de faire des propositions.