Le sort de Marwa, plongée dans le coma, devant le Conseil d'Etat: "elle a le droit de vivre"
Le sort de la petite Marwa se décide ce jeudi. Le cas de cette fillette d'un an et demi sera tranché en référé devant le Conseil d’Etat. La haute juridiction a été saisie par l’assistance publique des hôpitaux de Marseille. Au cœur de la discorde entre les soignants et la famille de Marwa, qui souffre de lésions cérébrales irréversibles à cause d'un virus foudroyant, se trouve la question de savoir s'il faut ou non stopper les soins qui la maintiennent en vie.
"Marwa a le droit de vivre, s'insurge sur RMC Mohamed, le père de la fillette, toujours aussi déterminé à poursuivre les soins. On sait quel va avoir un handicap lourd mais on l'accepte. Marwa est hospitalisée depuis quatre mois. Je sais que ça coûte cher à l'hôpital mais je ne lâche pas ma fille. Je vais aller jusqu'au bout".
"Ils ont juste envie d'être au chevet de leur fille"
Kamelia, la tante de Marwa, dit ne pas comprendre "l’acharnement de l’assistance publique de Marseille" envers les parents de sa nièce alors qu’une décision de justice leur avait donner raison. "Entre le déplacement à Paris, les transports, les avocats, les tribunaux… Ils en ont marre à la fin. Ils ont envie de rester au chevet de leur enfant, s'emporte-t-elle. Ça ne se fait pas de faire subir ça à des parents. Ce n'est pas normal. Ils ont juste envie d'être au chevet de leur fille. Elle est malade, elle a besoin de ses parents. Ils ne comprennent pas…Ils n'ont même pas pu savourer le droit de vivre qu'elle a gagné".
Du côté du syndicat des praticiens-réanimateurs, en revanche, on s'inquiète d'une éventuelle décision du Conseil d'Etat qui donnerait aux parents le dernier mot en matière de fin de vie. "Si jamais le Conseil d'Etat prenait parti pour la famille la loi Léonetti n'aurait plus de raison d'être et ce serait la porte ouverte au cas par cas puisqu'il n'y aurait plus de cadre", estime Michel Dru, le président de ce syndicat.