"Le tabac n'est plus la norme": la cigarette de moins en moins populaire chez les jeunes

Les fumeurs sont majoritairement mal vus dans la société, selon le résultat d'une enquête de Santé Publique France publiée à quelques jours de la journée mondiale sans tabac, le 31 mai.
Plus d’une personne sur deux (52,6%) pense qu’on est moins bien accepté quand on est fumeur et deux tiers (66,6%) des Français estiment que la société désapprouve le fait de fumer.
Le tabagisme reste "la première cause de mortalité évitable en France" rappel Santé Publique France, avec 75.000 décès en 2015, soit 13% des décès.
"Quelque chose de dangereux"
Le tabac a notamment beaucoup moins la côte chez les jeunes générations. Alors que la cigarette était souvent vu comme une manière de s'intégrer, ce n'est désormais plus le cas, selon de jeunes parisiens.
"On est une centaine, et sur toute la promo, y’a peut être 5 personnes qui fument", assure Lyna, 20 ans, un briquet à la main.
"J’ai jamais fumé, jamais essayé", continue Manel, en deuxième année de licence de physique. Pourtant, le nombre de fumeurs en France est estimé à 15 millions, dont 12 millions de fumeurs quotidiens.
"Avant, il y avait beaucoup plus de jeunes genre dès le collège qui fumaient des cigarettes parce que c’était vu comme cool... Dans cette génération, on est un peu plus réveillés sur la cigarette, c’est vu comme quelque chose de dangereux", continue-t-elle.
Protéger son corps
Le vent semble avoir tourner : les fumeurs ne sont plus si bien vus. Juliette, étudiante en licence de Lettre, approuve, cigarette à la main. "Tu pues la clope, c’est chiant, t’es en vacances avec des gens t’as pas forcément d’être autour de fumeurs h24", avoue t-elle, alors que l'exposition passive à la fumée du tabac fait 3.000 à 5.000 morts par an, selon les chiffres officiels.
Le désintérêt de la jeunesse pour le tabac n'est pas une surprise pour Marion Adler, médecin tabacologue. Le tabac n'est plus la norme, et cela n'a rien d'un hasard : "Il y a des aides qui sont proposées, des politiques de santé publiques, la dépendance aussi financière au tabac...", débute t-elle.
"Il y a de moins en moins de jeunes aujourd'hui qui veulent fumer, ce qui est une bonne chose, parce qu’ils sont de plus en plus conscients de ceux qu’ils veulent faire pour protéger leur corps et leur santé", explique la spécialiste.
Prochaine étape pour une génération sans tabac selon elle : interdire la cigarette dans les espaces extérieurs publics comme les terrasses ou les espaces verts.