"Le téléphone n’arrête pas": les meuniers débordés à cause de la pénurie de farine depuis le début de la crise du coronavirus

En quelques semaines, un petit producteur du Tarn-et-Garonne a vu ses commandes augmenter de façon exponentielle.

Elle fait partie de ces produits en tension dans les magasins : la farine. Depuis le début de la crise, c’est devenu un des trois des produits dont les ventes ont le plus augmenté dans les différents circuits de la grande distribution. Une denrée désormais rare dans certaines régions. Une pénurie qui pousse particuliers et grande distribution à se tourner vers la production locale.

Depuis un mois, Julien Dupétris, meunier du Tarn-et-Garonne, travaille 17h par jour et 7 jours sur 7 pour honorer les commandes d’une vingtaine de grandes surfaces contre trois habituellement.

“C’est de la folie. Le téléphone n’arrête pas, je suis même obligé de refuser certains magasins parce que mon carnet de commande et plein jusqu’au premier mai”, explique-t-il. 

Une production de farine qui explose, passant de 2000 sacs annuels à 3500 par semaine. Du jamais-vu pour ce meunier qui produit lui-même son blé. Il peut heureusement compter sur sa famille pour l’aider et notamment Aline, sa maman. “C’est à peu près une tonne 5 par jours à empaqueter et à livrer, donc ça fait beaucoup, beaucoup de travail. Il ne peut pas tout seul, c’est impossible”, assure-t-elle. 

Participer à l'effort national

Avec un chiffre d’affaire qui a quasiment doublé en 15 jours et un carnet de commande rempli, Julien Dupétris est fier de contribuer à l’effort national en ces temps de crise. 

“Ca fait plaisir. Installé depuis mars 2016 et j’ai commencé à commercialiser la farine en janvier 2017 donc c’est vraiment la récompense. J’espère que ça va perdurer par la suite”, espère-t-il. 

Et la demande est telle, que l’agriculteur se demande même s'il aura suffisamment de stock pour tenir jusqu’à sa prochaine récolte de blé en juillet prochain.

Estelle Henry avec Guillaume Descours