Le trou de la sécu explose: pourquoi le gouvernement mise sur les hôtels hospitaliers pour économiser
Le trou de la sécu creusé par le crise du Covid-19. Au lieu des 5,4 milliards d’euros attendus, le déficit de la Sécurité sociale est finalement estimé à 44,7 milliards d’euros pour cette année.
Et la situation mettra du temps pour revenir à la normale selon le projet de budget dévoilé mardi par le gouvernement. Une lourde perte est encore attendue pour l'année prochaine avec 27,1 milliards.
"La situation des comptes sociaux ne me satisfait pas", s'est inquiété mardi le ministre de la Santé, Olivier Véran. L'heure est donc aux économies pour le gouvernement qui veut notamment développer les hôtels hospitaliers.
15 millions sur 3 ans pour les hôtels hospitaliers
Une enveloppe de 15 millions d’euros sur 3 ans est prévue dans le projet de loi de finances de la Sécurité sociale présenté mardi.
Les hôtels hospitaliers sont des hôtels classiques ou des maisons d’accueil associatives qui logent un patient avant ou après son opération, pour lui éviter de faire des allers-retours jusqu’à son domicile éloigné de l’hôpital, éviter l’infection nosocomiale et libérer des lits.
Le gouvernement souhaite multiplier par 4 le nombre de nuitées en hôtel hospitalier. Ces hôtels hospitaliers sont très peu nombreux en France. Et pourtant, une expérimentation menée dans une trentaine d’hôpitaux montre que plus de 90% des personnes hébergées sont satisfaites de ce type d’accueil.
Quelques obstacles
Ces patients viennent généralement pour une chimiothérapie ou une opération de chirurgie ambulatoire, leur état ne nécessite pas d’hospitalisation de nuit et ils habitent au mieux à 50 km de l’établissement de soin.
L'hôtel hospitalier leur permet ainsi d’éviter de faire les trajets et coûte 10 fois moins cher à la sécu que l’hospitalisation de nuit. Ce dispositif permet aussi de libérer des lits à l’hôpital, alors que les capacités d’accueil se réduisent.
Mais il reste des obstacles: les hôpitaux ont parfois du mal à trouver des hôtels à proximité et à convaincre les patients des atouts de ce type d’hébergement.