RMC
Santé

Les assistants de régulation du Samu en grève dans près des trois quarts du territoire

"Qu'elle prenne du Doliprane": nouvelle plainte contre le Samu pour "homicide involontaire" après la mort d'une jeune femme de 19 ans

"Qu'elle prenne du Doliprane": nouvelle plainte contre le Samu pour "homicide involontaire" après la mort d'une jeune femme de 19 ans - AFP

Les assistants de régulation médicale (ARM), premiers à décrocher les appels au Samu, sont en grève depuis le 3 juillet 2023. Ils réclament des revalorisations salariales et des embauches, et se disent "épuisés" par un fort surcroît d'activité.

Médecins absents, urgences régulées, "épuisés" par un fort surcroît d'activité... Les assistants de régulation médicale (ARM), premiers à décrocher les appels au Samu, sont en grève dans 69 des 100 "centres 15" départementaux, réclamant revalorisations salariales et embauches, selon leur association nationale Afarm.

Une grève "illimitée"

En visite ce lundi 14 août 2023 au Samu de Toulouse, le ministre de la Santé, Aurélien Rousseau, a déclaré qu'"une partie" de leurs revendications étaient "légitimes" et qu'il comptait "y travailler dans les toutes prochaines semaines".

Cette grève illimitée, entamée le 3 juillet, se voit peu car les ARM grévistes sont, comme beaucoup de soignants, "généralement assignés par l'administration, et donc à leur poste", sans perte de salaire, explique à l'AFP Yann Rouet, co-président de l'Afarm (Association française des assistants de régulation médicale).

"La grève n'a ainsi aucun impact sur la qualité de réponse pour les Français", précise-t-il.

Ils réclament une "reconnaissance de la pénibilité"

Alors qu'au coeur de l'été, de nombreux hôpitaux doivent restreindre l'accès aux urgences faute de soignants, et que beaucoup de généralistes sont absents, les autorités enjoignent "d'appeler le 15" en premier recours. Pour les ARM, "cela engendre forcément une activité supplémentaire", de l'ordre "de 30%, comme l'été dernier", en particulier dans les zones touristiques, détaille M. Rouet. Les agents sont "fatigués, épuisés, certains sont clairement à bout", poursuit cet ARM des Côtes d'Armor.

"On réclame une reconnaissance de la pénibilité actuelle, soit une prime mensuelle de 100 euros, et des précisions sur les nouvelles grilles promises", ajoute M. Rouet.

L'Afarm demande aussi des embauches, alors qu'il manque selon elle "environ 800 ARM" en France pour répondre aux besoins et que le gouvernement entend généraliser d'ici la fin de l'année le Service d'accès aux soins (SAS). Ce service (qui vise à orienter à partir du 15 certains patients vers des prises en charge en médecine de ville, lorsque leur état de santé ne justifie pas un recours aux urgences) doit être généralisé d'ici la fin de l'année.

L'invité du jour : Dominique Savary - 03/08
L'invité du jour : Dominique Savary - 03/08
7:57

Le ministre Aurélien Rousseau souligne la qualité du travail des agents

"Les ARM c'est le coeur, c'est la rotule de notre système de régulation. Ils ont une fonction particulière qui, en quelques années, a pris beaucoup d'ampleur, qui en a pris encore plus depuis l'an dernier et le fait qu'on incite beaucoup les Français à passer par le 15", a déclaré de son côté Aurélien Rousseau à Toulouse.

"Je considère qu'une partie de ces revendications sont légitimes et on va y travailler dans les toutes prochaines semaines", a-t-il ajouté, sans préciser à quelles revendications il faisait allusion, ni se prononcer sur la demande de l'Afarm d'embaucher 800 ARM supplémentaires. Le ministre a également souligné la "qualité" du travail de ces agents.

Chaque année, les Samu reçoivent au total quelque 30 millions d'appels. Selon la Cour des comptes, ce nombre a augmenté de 22% entre 2014 et 2021.

C.A. avec AFP