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Santé

En plein été, les hôpitaux contraints de réguler l'accès aux urgences faute de personnel

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Filtrer les patients pour désengorger les urgences. C'est le choix de certains hôpitaux qui sont confrontés à un manque de personnel cet été. D'autres ont également mis en place ces mesures de régulation pour soulager les soignants.

L’été, une période difficile pour beaucoup d'hôpitaux français, qui manquent de personnel. Beaucoup d'établissements filtrent les patients, certains ferment même les portes des urgences... Pas d'entrée sans un appel au 15 ou sans avoir été vu par un infirmier d'accueil… Il faut limiter l'accès aux urgences, réorienter les patients vers d'autres structures, ou des cabinets de médecins généralistes.

Les professionnels de santé insistent sur la nécessaire sensibilisation des patients. La régulation est vantée par nombre de chefs de services comme le docteur Farampour, à l'hôpital de Niort. “On n’est plus dans la possibilité de pouvoir aller où on veut quand on veut et il faut qu’on comprenne ça”, explique-t-il.

L'accès aux urgences est limité chez lui la nuit. Et à Cherbourg, c’est même jour et nuit pour que les urgentistes retrouvent le cœur de leur métier, plaide la direction. C’est pour les soulager, raconte aussi Philippe Revel, depuis Bordeaux.

“Nous, on espère qu’en ayant baissé un peu la charge et la pénibilité, nous aurons moins de départs de médecins. Parce que c’est le vrai point de départ de tout ça, c’est que les médecins urgentistes ne pouvaient plus travailler dans les urgences de Pellegrin. Leur travail était devenu trop dur. Il faut recentrer les moyens, qui sont plutôt en réduction en ce moment, pour les cas qui en ont vraiment besoin”, explique-t-il.

Une réponse médicale trop légère dans certains départements

Mais encore faut-il des médecins vers qui réorienter les patients, souligne Pascal Grandet. Il est président d'une association d'usagers de l'hôpital en Mayenne.

“C’est le troisième département considéré comme un désert médical. Les gens vont aux urgences parce que la réponse médicale dans ce qu’on appelle la médecine de ville n’existe plus dans beaucoup de territoires”, regrette-t-il.

Sans compter qu'il faut encore des régulateurs pour répondre aux patients. Or, beaucoup sont en grève depuis un mois pour protester contre la dégradation de leurs conditions de travail.

Marion Gauthier avec Guillaume Descours