Les commerces alimentaires ouverts après 22h? L'épineuse réforme du travail de nuit
La ministre du Travail qui présentera en conseil des ministres le 13 novembre prochain un projet de loi pour assouplir le travail de nuit dans les commerces alimentaire, jusqu'à minuit contre 21h actuellement. Une mesure qui nécessitera un accord d'entreprises pour définir les contreparties des trois heures de travail supplémentaires.
Avec ce projet de loi, l'objectif du gouvernement est clair: permettre aux commerces alimentaires, aux supérettes, aux grandes surfaces, d'ouvrir plus longtemps, pour dégager plus de marge. Mais pour les salariés, cela signifiera travailler plus tard, sans avoir l'assurance d'être mieux payés.
"Etre heureux au travail, c'est primordial pour être heureux dans sa vie"
Dans certains magasins, des accords entre salariés et syndicats ont été trouvés pour aller au-delà de l'heure maximale de 21h, des accords en dehors de tout cadre légal. C'est le cas dans une supérette parisienne où nous nous sommes se sont rendus.
Frédéric est caissier dans cette grande surface. Il commence tous les jours à 15h et termine à 22h15. Il a choisi de travailler tard le soir. Mais attention, si demain, il doit travailler jusqu'à minuit, il faudra négocier.
"Il y aura peut-être des choses à revoir au niveau contractuel. Le dialogue est primordial. Si vous forcez les gens à faire les choses vous n'arriverez à rien. Etre heureux au travail, c'est primordial pour être heureux dans sa vie."
Les syndicats espèrent que le gouvernement reverra sa copie avant de présenter le projet de loi
Être bien au boulot, c'est aussi, être payé convenablement. Et aujourd'hui, dans le projet de loi, la compensation financière pour un travail de nuit sera facultative. C'est une des raisons qui pousse Olivier Guivarch, secrétaire général CFDT-Commerce à dire que ce texte est incomplet.
"La première revendication de la CFDT vis-à-vis de ce projet de loi, c'est un plancher pour une compensation salariale importante, un repos compensateur équivalent au nombre d'heures travaillées, et un socle de contreparties à négocier pour concilier vie perso et vie professionnelle."
Les syndicats espèrent que le gouvernement reverra sa copie avant de présenter le projet de loi en Conseil des Ministres. POur faire changer le texte, il restera ensuite les débats au Sénat et à l'Assemblée Nationale.