RMC
Santé

Les infirmiers menacent de ne pas soigner les touristes des JO: "On veut embêter le gouvernement"

placeholder video
Les infirmiers libéraux veulent obtenir des revalorisations tarifaires depuis plusieurs mois. Cette fois, certains collectifs et des syndicats menacent de ne pas soigner les touristes pendant les JO.

"Pas de soin pour les touristes olympiques!" Si les infirmiers libéraux manifestent depuis plusieurs mois pour obtenir des revalorisations tarifaires, cette fois la menace va plus loin. "On veut embêter le gouvernement", a annoncé Gaëlle Cannat, présidente du collectif des Infirmiers libéraux en colère, ce jeudi 6 juin 2024 dans Charles Matin sur RMC et RMC Story.

Et ce collectif ne sera pas seul. Sur X (ex-Twitter), le Sniil (Syndicat national des infirmieres et infirmiers libéraux) a d'ores et déjà indiqué "se joindre à l'action lancée par le collectif des infirmiers libéraux en colère".

"On n'a pas le droit de grève, on est tenus à la continuité du soin: les gens qui sont en soin, on doit continuer de les soigner", a d'abord rappelé l'infirmière ce jeudi. "Par contre, les touristes qui vont être là pour profiter des JO..."

Les touristes français concernés

"Ça ne concerne pas que les étrangers, mais tous les touristes olympiques", a précisé Gaëlle Cannat sur RMC. Par exemple, un Français du sud du pays qui monterait à Paris pour une épreuve des Jeux et qui rencontrerait un problème de santé pourrait ne pas trouver d'infirmier. "On a bien conscience qu'on va gêner les touristes, mais on ne vise pas des gens en situation de précarité."

"Ce n'est pas parce qu'on refuse de soigner. Les Jeux olympiques sont un très fort marqueur social. Ce qu'on veut, ce n'est pas embêter les gens, c'est embêter le gouvernement."

Les patients vont-ils se voir demander s'ils détiennent un billet pour les JO? "Déjà, il y a des villes où il y a des épreuves, il y a des villes où il n'y en a pas", a expliqué la professionnelle de santé, tout en reconnaissant: "Je ne sais pas exactement de quelle façon on va procéder". "Moi je vais être concernée car je vais être à côté de Marseille. Effectivement, je vais peut-être poser la question, pour quelle raison les gens sont là, et dans ces cas-là on va refuser de soigner", a poursuivi l'infirmière.

"C'est le moment"

C'est loin d'être la première action de revendications des infirmiers libéraux en colère ces derniers mois. Ils réclament une revalorisation de leur tarification. Ils étaient même au ministère de la Santé mercredi soir.

"Le collectif a commencé il y a un an et demi. En avril, on a réussi à rencontrer (Frédéric) Valletoux (le ministre délégué chargé de la Santé). En sachant qu'on a changé de ministres un certain nombre de fois depuis le début du colllectif, c'est un petit peu compliqué d'avoir un suivi", a expliqué l'infirmière. Le ministre "s'est engagé avec nous pour des négociations à l'automne, sauf que, d'ici là, beaucoup de cabinets vont fermer, parce qu'ils sont en vraies difficultés financières".

D'où cette mobilisation, indique Gaëlle Cannat. "Pour nous, il y a urgence. C'est pour ça qu'on a brandi la menace des JO, on s'est dit 'c'est le moment'."

Maxime Ponsot