"Les jeunes vivent dans des logements surpeuplés": à Roubaix, un confinement difficile à respecter alors que le taux d'incidence explose

La ville de Roubaix, dans les Hauts-de-France, est particulièrement touchée par l’épidémie de coronavirus. Il y a deux semaines le taux d'incidence a atteint 1135 cas positifs pour 100.000 habitants, plus de quatre fois la moyenne nationale. Le virus se propage notamment chez les jeunes. Alors depuis le début du confinement, travailleurs sociaux et éducateurs sensibilisent les 16-25 ans au respect des mesures de sécurité sanitaires et du confinement pour lutter contre la propagation du virus.
Chaque soir, Norredine quitte le centre social et se dirige vers les blocs de briques rouges d'un quartier populaire de Roubaix.
"L’itinéraire habituel commence toujours par la rue la plus sensible de l'Alma". Et dès que ce travailleur social croise un jeune, il prévient :"'Faites attention, respectez, sortez avec votre attestation', c’est un message qu’il faut marteler, marteler, marteler".
Au pieds d’un petit immeuble un groupe fume la chicha. Le plus âgé d’entre eux, 28 ans est le seul à porter un masque. Et il justifie leur présence à l’extérieur.
"Le coronavirus, c’est réel mais il ne faut pas oublier que les jeunes de Roubaix ils vivent dans des logements su-rentassés, surpeuplés. Être confinés dans de tel logement c’est difficile aussi".
"Depuis le début, je n'ai pas été contrôlé une fois"
Djibril, 21 ans, a du mal à comprendre ce nouveau confinement: "Moi le premier confinement je l’ai respecté mais le deuxième c’est n'importe quoi, il n'y a pas de grande interdiction à part sortir de chez soi. Tu peux aller à l’école, dans les magasins, c’est facile d’esquiver la police. Depuis le début je n'ai pas été contrôlé une fois y a moins de rondes de policiers donc on a plus de liberté".
C’est là que Norredine intervient, et joue son rôle de médiateur: "Oui, il y a des magasins ouverts certes, mais la réalité c’est aussi qu’on a enterré deux père de familles connus du quartier. Moi mon travail sans être dans une posture de moralisateur c’est qu’il y ait un déclic chez eux".
Et avec Isaac, ce travail de prévention porte ses fruits: "Depuis tout petit, il fait attention à nous. S'il dit ça, ce n’est pas pour rien. S'il nous dit que c’est dangereux, respecter les gestes barrières, on le fera".
"On revient de loin et aujourd’hui on voit une transformation des comportements les efforts payent", se félicite l'éducateur. Lundi soir, Norredine a d’ailleurs croisé moins de jeunes dans les rues du quartier...signe, selon lui, que le confinement est davantage respecté.