Les masques transparents arrivent dans les écoles: "C'est un pied de nez au virus, on a trouvé une solution pour re-sourire"

Les masques transparents arrivent dans les écoles. Ces masques, dits inclusifs, permettent de voir l’expression de ceux qui les portent. Très utile pour les élèves qui apprennent à lire et à s'exprimer notamment.

À 3 ans déjà, Raphaël est bien à l'aise avec son masque. Enfin à l'école, c'est surtout la maîtresse qui porte un masque et ça pose quelques problèmes pour une première rentrée, craint Antoine, le papa: "On supprime le sourire et peut-être une partie du lien qu'il peut y avoir entre les enfants et les enseignants notamment pour un petit de 3 ans".

Alors à l'arrivée du masque transparent, inclusif ça le rassure: "Ça permet de faire un pied de nez au virus et lui dire qu'on a trouvé une solution pour sourire et garder un semblant de vie comme avant".

La vie comme avant dans la relation avec l'enfant et dans son apprentissage 
grâce au masque transparent Manon enseignante en maternelle va enfin pouvoir travailler correctement:

"Ils pourront mieux voir nos lèvres bouger, mieux nous entendre, c'est mieux pour l'articulation des mots pour mieux nous entendre, apprendre à parler correctement et aussi pour la phonologie , pour préparer la lecture au CP. Ce travail-là, c'est un travail qui se fait sur l'audition et la bouche", explique-t-elle.

"Impréparation des ministères"

Car les enfants apprennent également à parler grâce à l'observation. Les scientifiques d’une université de Floride ont mené une étude sur des bébés, âgés de 4 à 12 mois. Les chercheurs ont suivi le mouvement des yeux des enfants mis devant des vidéos de femmes s'exprimant, et tous se focalisaient sur les lèvres. La lecture labiale est donc primordiale, mais aussi l’observation des yeux.

Pour l'instant le masque inclusif est réservé aux enseignants de maternelle et à ceux ayant dans leur classe des élèves malentendants. Quid des autres s'interroge le syndicat enseignant SNUipp-Fsu? Guislaine David sa porte-parole dénonce le manque d'anticipation du gouvernement:

"Cette question des masques aurait pu se poser avant en amont et au moins être proposée à tous les enseignants. Pour ceux du CP, l'oral et la phonologie pour l'apprentissage de la lecture est très important. Cela questionne à nouveau sur l'impréparation des ministères sur la question des masques"

Aujourd'hui 100.000 masques transparents peuvent être produits par mois, alors que l'on compte 379.000 enseignants dans le 1er degré. 

Romain Poisot (avec Guillaume Dussourt)