Les médecins bientôt autorisés à faire de la publicité?

C'est une décision qui pourrait bouleverser le monde de la médecine hexagonal: la France vient de transmettre un projet de décret à la commission européenne pour autoriser la publicité pour les médecins.
Il faut dire que nous sommes l'un des seuls pays européens à avoir une interdiction générale et absolue de la publicité pour les médecins. D'ailleurs, il y a déjà eu des condamnations et des radiations de médecins, de dentistes parce qu'ils avaient un site internet ou un panneau sur le bord d'une route qui ont été considérés comme publicitaires.
En 2019, le Conseil d'Etat avait pourtant estimé que cette interdiction était contraire au principe de libre concurrence du droit européen mais cette règle n'a toujours pas été abrogée. Avec ce projet de décret, la France pourrait donc se doter d'ici le début de l'année 2021 d'une réglementation.
Quel type de publicité sera autorisé?
Concrètement, cela veut dire que les médecins auront le droit de communiquer sur internet, à la télévision, à la radio, distribuer des flyers... Ils pourront donner le détail de ce qu'ils font, mettre en ligne des témoignages de patients qui pourront dire combien ils sont contents, ils pourront mettre en valeur les services ou les produits qu'ils délivrent, mettre en valeur leur équipement, leur matériel, leur cabinet.
Cela peut permettre plus d'égalité entre des ostéos, par exemple, qui ont le droit de faire de la publicité alors que les médecins ostéopathes ne l'ont pas.
La peur de dérives
Les autorités, comme certains spécialistes craignent des dérives, comme sur la chirurgie esthétique avec certains établissements qui pousseraient à la consommation.
Ce que craint la Fédération des médecins de France reste tout simplement que la médecine devienne un commerce, bien que le projet de décret prévoit d'autoriser la publicité dans certaines limites.
Par exemple, elles ne devront pas être outrancières, il faudra que les publicités soit conforme à la réalité et les médecins n'auront pas non plus le droit de faire de la publicité comparative.