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Les salaires des médecins intérimaires bientôt plafonnés: vers un risque de pénurie dans les zones rurales?

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C'est le cas notamment dans les zones rurales, dans le Puy-de-Dome où une manifestation est prévue vendredi pour défendre les urgences.

Ils avaient été taxés de "mercenaires" par le gouvernement, mais c'était avant la crise du covid. Les médecins intérimaires doivent voir leur rémunération plafonnée dans une semaine, le 27 octobre prochain. Une loi, votée en 2019, le prévoit.

Mais de l'avis de tous, cette date tombe mal alors que le nombre de cas de covid repart à la hausse et que les virus saisonniers sont de retour. Ce que l'on craint, un départ massif de ces intérimaires vers le secteur privé et des hôpitaux publics en danger.

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Face à la menace de pénurie, certains élus appellent le gouvernement à mobiliser la réserve sanitaire. À l'hôpital d'Ambert, près des trois-quart de médecins urgentistes sont des intérimaires. Avec la limitation de leur rémunération, Patrice Beauvais, le directeur du Centre Hospitalier, redoute de voir ses soignants partir dans le privé.

“Il est difficile dans une période de pénurie de faire venir des médecins qui s’engagent même sur le moyen terme dans l’établissement ce qui nous pose des problèmes de permanence des soins”, explique-t-il.

Un risque alors que l'hiver arrive

Conséquence, les urgences pourraient fermer plusieurs heures par jour. Une catastrophe alerte Guy Gorbinet, le maire de la commune.

“Nous, on se battra bec et ongles pour garder nos urgences parce qu’on est un territoire rural. Sachant qu’on est à une heure de tout. Ça veut dire dans ce cas-là que les habitants de ces territoires sont des habitants de deuxième zone”, indique-t-il.

Cette réforme, votée avant la crise du covid, doit absolument être repoussée plaide Thierry Allico, vice-président du syndicat des médecins remplaçants des hôpitaux.

“Le gouvernement saisi cette période de tous les dangers, avec la période hivernale et la recrudescence des virus saisonniers comme la grippe, plus le covid, car on ne sait pas comment va évoluer son incidence. Il faut qu’on s’asseye à la table du ministère et qu’on discute de cette réglementation”, appuie-t-il.

Le gouvernement a annoncé "des aménagements" et envisage même de "repousser la mesure".

Gwenaël Windrestin et Nicolas Ropert avec Guillaume Descours