Les test d'angines en pharmacie bientôt remboursés par la Sécurité sociale

INFORMATION RMC - Autorisés depuis 2016, ces tests peinent à se généraliser en pharmacie. Le gouvernement veut, aujourd'hui, tout faire pour développer ces tests dans les officines, qui permettent de différencier une angine virale d'une engine bactérienne, à l'aide d'un coton tige frotté dans la gorge.

En huit minutes, vous voilà fixé sur votre mal de gorge. Pourtant, personne ou presque n'en connait l'existence. 

C'est une information RMC: les test d'angines en pharmacie seront remboursés par la Sécurité sociale dès le 1er janvier 2020. L'annonce doit intervenir cette après-midi, dans le cadre du 2ème comité interministériel pour la santé en présence du Premier ministre Edouard Philippe et de la ministre de la Santé Agnès Buzyn. 

Autorisés depuis 2016, ces tests, qui permettent de différencier une angine virale d'une engine bactérienne, à l'aide d'un coton tige frotté dans la gorge, peinent à se généraliser: les pharmaciens doivent en effet y être formés et jusqu'ici les consommateurs devaient payer (moins de 10 euros) pour y avoir recours. 

Dans les faits, ces tests sont très simples: on vous passe un coton-tige dans le fond de la gorge. Huit minutes plus tard: verdict. Si l'angine est virale, le pharmacien peut donc vous délivrer directement un antidouleur.

Si elle est d'origine bactérienne, il faut, en revanche aller voir un médecin car vous avez besoin d'antibiotiques.

"Ce n'est pas de la démagogie de dire que c'est notre métier et pas le leur"

Problème: réalisé en pharmacie ce test n'est aujourd'hui pas remboursé par la Sécurité sociale. Seuls les médecins peuvent le faire gratuitement. Mais ils sont peu nombreux à le pratiquer: seulement 40%.

Une initiative qui n'est pourtant pas vue d'un bon oeil par certains médecins: Pascal Charbonnel, vice-président du collège de la médecine générale, dénonce cette proposition sur RMC.

Selon lui, "On n'a pas besoin des pharmaciens pour faire des tests dans des conditions qui ne sont pas les bonnes et les interpréter alors qu'ils n'ont pas les connaissances nécessaires pour cela. Ce n'est pas de la démagogie de dire que c'est notre métier et pas le leur. On ne peut pas opposer les professions les unes contre les autres dans ce type de situation"

Le gouvernement veut tout faire pour développer ces tests dans les officines pour décharger les cabinets médicaux mais aussi lutter contre la consommation d'antibiotiques abusives. Chaque année, 9 millions d'ordonnances d'antibiotiques concernent des angines. Et pourtant, 80% des angines sont virales et ne nécessitent pas d'antibiotiques.

Anaïs Bouitcha avec Xavier Allain