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Santé

Levothyrox: un tribunal oblige Merck à vendre l'ancienne formule du médicament

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Le tribunal de grande instance de Toulouse a ordonné à des experts d'examiner des patients disant souffrir d'effets secondaires après la prise de la nouvelle formule du médicament.

Une avancée majeure selon l'avocat, Jacques Lévy, qui représente 42 patients. Le TGI de Toulouse a ordonné lundi, pour la première fois sur le fond dans le dossier du Levothyrox, à des experts d'examiner des patients disant souffrir d'effets secondaires après la prise de la nouvelle formule du médicament.

En outre, dans leur jugement, les juges ont "limité l'obligation de mise à disposition de Levothyrox ancienne formule (Euthyrox), sous astreinte de 500 euros, à une durée de 3 mois à compter du 1er janvier 2019". En clair, les juges obligent le laboratoire à vendre l'ancienne formule du médicament.

Mardi matin, le laboratoire Merck annoncé qu'il allait poursuivre la mise à disposition de l'ancienne formule pour les patients français qui disposent d'une ordonnance "tout au long de l'année 2019". 

"On a enfin un tribunal qui a décidé de rechercher les causes des malaises de malades et de dire si oui ou non le Levothyrox en était responsable. Trois experts ont été désignés pour examiner tous les malades que j'ai représenté devant le tribunal. On attend leur rapport qui, je l'espère, pourra expliquer que c'est bien le nouveau Levothyrox qui est responsable des souffrances qu'ils ont eu et de nous donner des pistes sur pourquoi ce médicament les a rendu malades" a expliqué Jacques Lévy, avocat de 42 patients ayant assigné le 10 septembre le laboratoire Merck.

Ces patients réclament notamment des indemnités pour préjudice d'anxiété et préjudice moral.

Le Levothyrox, prescrit contre l'hypothyroïdie, a changé de formule en France en mars 2017. À partir de juillet et août, des milliers de patients ont commencé à signaler des effets secondaires parfois très invalidants : fatigue, maux de tête, insomnie, vertiges, douleurs articulaires et musculaires et chute de cheveux. 

Le troisième rapport de pharmacovigilance sur le Levothyrox, dévoilé début septembre par l'Agence du médicament, ne permet toujours pas d'expliquer la vague des effets indésirables .

Jean-Wilfrid Forquès et X.A