Métaux lourds: une enquête "Que Choisir" dénonce la présence d'une substance nocive dans le chocolat

Une nouvelle substance dont il faut se méfier. "Que Choisir" dévoile ce jeudi 21 août une enquête sur une substance qui s'inscrit parmi les métaux lourds et qui serait particulièrement présente dans le chocolat. Surtout si celui-ci est bio.
Si le chocolat est bien connu pour sa teneur en gras et en sucres, une nouvelle substance fait son apparition, le cadmium. Une tare pour ce produit dégusté en moyenne à raison de 6,4 kilos par an par habitant en France.
"Le chocolat fait partie – avec les abats, les coquillages et les algues, dont il faut limiter la consommation – des produits les plus contaminés par cette substance. Or, d’après Santé publique France (SPF), environ 50 % des adultes sont exposés à des doses pouvant fragiliser les os, et ainsi favoriser les fractures et l’ostéoporose", écrit "Que Choisir".
Si elle inquiète autant les experts, c'est parce que cette substance est suspectée de jouer un rôle dans l’accroissement majeur et préoccupant de l’incidence du cancer du pancréas, selon des écrits de l’agence nationale en 2021.
Le chocolat bio particulièrement touché
Les relevés des journalistes de "Que Choisir, l'imprégnation de cadmium "s’avère encore plus importante si l’on ne mange que du chocolat bio". En cause, la provenance de certaines fèves de cacao bios récoltées en Amérique latine où, dans certaines zones de production, les sols sont naturellement riches en cadmium".
Selon les journalistes de "Que Choisir", ce sont les enfants - mais pas que - qui sont susceptibles d'être exposés à une source importante de cadmium.
Pour un enfant pesant 30 kilos, deux biscuits fourrés au chocolat de la marque Bjorg et une tasse de chocolat chaud Poulain au goûter, additionnés à un bol de Chocapic le matin, apporteraient une quantité de cadmium correspondant à 48 % de la "valeur toxicologique de référence", soit la moitié de la dose quotidienne à partir de laquelle un risque pour la santé ne peut pas être exclu, selon l’Anses.
À ce sujet, l'Anses écrivait d'ailleurs en 2023 qu'une part des adultes et des enfants "ont des expositions alimentaires dépassant la dose journalière tolérable par ingestion pour le cadmium: 0,6% des consommateurs adultes, 14% des consommateurs enfants de 3 à 17 ans, et jusqu’à 36% des consommateurs enfants de moins de 3 ans".
Des risques de cancer
"On est inquiets pour les répercussions sur les adultes jeunes de manière beaucoup plus précoce que ce qu’on constate aujourd’hui", alerte le médecin généraliste Pascal Meyvarte.
"On veut faire davantage de prévention, on a de plus en plus de cas, notamment des cancers du pancréas", ajoute le professionnel de santé.
Ces métaux lourds peuvent également provoqué des troubles osseux et rénaux, ainsi que des risques de troubles cardio-vasculaires.
Selon nos informations, le gouvernement travaille sur un texte pour limiter le taux de cadmium dans les sols: 20 milligrammes par kg, contre 90 aujourd’hui. Le gouvernement veut aller vite et espère mettre en application le décret avant la fin de l’année.