"Mon mari est parti comme un pestiféré et pour moi c'est insupportable": l'épreuve du deuil encore plus dure avec le confinement
Les enterrements limités à "une vingtaine de personnes", a rappelé Edouard Philippe hier soir sur TF1. Alors comment s’organisent les obsèques des défunts et plus encore de personnes qui ont perdu la vie, à cause du Covid-19 ?
Pas de toilette mortuaire, la dépouille est placée dans une housse mortuaire étanche et hermétiquement fermée, avant la mise en cercueil. Cette période de confinement et les mesures de sécurité sanitaire rendent le deuil encore plus douloureux pour les familles.
Comme pour Danielle, dévastée. Elle vient de perdre son mari. Ils étaient mariés depuis 52 ans. Il avait 80 ans, sa santé était déjà très fragile. ”Le virus a vite fait de prendre le dessus”, confie la veuve.
Il est décédé à l'hôpital emporté par le coronavirus. “Quand on m’a appelé, c’était un mardi, il fallait venir, donc là, je savais que c’était la fin”, raconte-t-elle. Mais pour éviter tout risque de contamination, interdiction d’assister à la mise en bière, Danielle a dû se recueillir avec son fils face à un cercueil fermé.
“On ne peut lui dire au revoir, l’embrasser, se serrer dans ses bras. On s’est dit qu’il est tout seul dans le caveau, c’est terrible. Mon mari, il est parti comme un pestiféré et pour moi, c’est insupportable”, confie-t-elle.
Des précautions dans les pompes funèbres
Des proches endeuillés, comme Danielle, les entreprises de pompes funèbres en accueillent tous les jours en ce moment dans le Grand Est. ”Quotidiennement, on enterre des gens qui sont décédés sur Covid-19”, indique Linda. Elle est la responsable de l’une d’entre elles.
“Nous venons d’avoir deux décès donc mes équipes se préparent. Ils s’équipent d’une combinaison intégrale avec la capuche, des lunettes, des sur-chaussures, des gants pour les deux porteurs qui vont partir”, explique-t-elle.
Leur travail est lui aussi contraint, bouleversé, nous confie Linda. “Toutes ses mesures barrières, c’est un filtre entre la famille et nous. Donc ça rajoute de la peine à la peine”, regrette-t-elle.
L’autre crainte de cette entreprise de pompe funèbres, c’est le manque de matériel de protection, mais aussi de cercueils dans les prochaines semaines.