Mort de Jean-Pierre Pernaut: "Il faut des gens comme lui qui parlent de leur cancer"

Le 23 novembre dernier, Jean-Pierre Pernaut avait annoncé être atteint d'un cancer du poumon, après avoir déjà été traité pour un cancer de la prostate. Il a malheureusement perdu son combat, et est décédé mercredi.
Jean-Pierre Pernaut avait fait le choix de parler sans tabou de son combat contre la maladie, dans le but de sensibiliser la population. Il avait exprimé des regrets concernant la cigarette, liée à son cancer du poumon.
"Pendant des années et des années, on m'a dit d'arrêter de fumer. Je n'y ai pas cru. Et bien j'aurais dû arrêter", avait-t-il écrit sur Twitter en 2021.
Depuis cette annonce, il multipliait les apparitions à la télévision pour parler de son cancer. Ce que salue le professeur David Khayat, oncologue et fondateur de l'Institut national du cancer, invité de RMC ce jeudi matin.
"Il faut des patients comme lui. Il faut que ces gens-là parlent. Sa femme a également beaucoup parlé dans les médias."
"Le cancer n'est pas une punition divine"
Il estime en effet que les actions de Jean-Pierre Pernaut peuvent encourager de nombreux Français à aller se faire dépister. En général, David Khayat estime que le cancer a une image trop fataliste dans le pays, et qu'il faudrait plutôt banaliser pour arrêter d'ostraciser les gens qui en sont atteints.
"Le cancer n'est pas une punition divine. Le cancer souffre d'une image particulière, alors que c'est une maladie comme une autre. C'est une maladie grave. Mais les gens ne la considèrent pas comme ça. C'est comme annoncer la mort. Il y a tellement de fatalisme autour du cancer, qu'elle n'arrive pas à prendre l'image d'une maladie normale. Il faut arrêter de donner cette image particulière. Il ne faut pas ostraciser les patients atteints de cancer".
Il conclut en rappelant que la médecine progresse, et que lorsqu'il s'occupait du plan cancer sous Jacques Chirac il y a 40 ans, il n'y avait que 35% des gens qui guérissaient d'un cancer. Aujourd'hui, 65%, soit deux malades sur trois, guérissent définitivement.