Mort de Naomi Musenga: pour la famille, "la seule suspension de l'opératrice n'est pas une réponse satisfaisante"

Le parquet de Strasbourg a annoncé mercredi l'ouverture d'une enquête préliminaire pour faire la lumière sur le décès fin décembre de Naomi Musenga, 22 ans, raillée par une opératrice téléphonique du Samu, elle-même suspendue par l'hôpital "à titre conservatoire". Deux autres enquêtes ont été diligentées. L'une, administrative, par les hôpitaux universitaires de Strasbourg et l'autre, à la demande de la ministre de la Santé Agnès Buzyn, confiée à l'inspection générale des affaires sociales (Igas). Si elle se dit satisfaite par l'ouverture de ces enquêtes, la famille regrette toutefois qu'il ait fallu attendre autant de temps.
"La famille souhaite que la lumière soit faite, donc l'ouverture d'une enquête administrative c'est une très bonne chose. Maintenant, il a fallu attendre 4 mois pour que cette décision soit prise. Sans le renfort des médias je ne suis pas sûre que cette enquête administrative aurait été ouverte", a jugé ce jeudi dans Bourdin Direct Me Mohamed Aachour, l'un des avocats de la famille de Naomi Musenga. "La famille était dans une phase plutôt amiable mais l'hôpital n'a pas été en mesure de lui fournir des réponses précises", a regretté l'avocat.
"Un problème de moyens"
Mais pour la famille, pas question de rejeter la faute à la seule opératrice. "On attend de cette enquête qu'elle établisse l'ensemble des responsabilités, et qu'on ne s'arrête pas simplement à l'opératrice, qui est un maillon de la chaîne. Sa suspension seule n'est pas une réponse satisfaisante. Se posera la question des moyens, de la charge de travail de cette opératrice. Limiter cette affaire à une bévue de l'opératrice serait réduire les responsabilités et masquer le gros du problème, qui est un problème de moyens".