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Neuf mégots sur dix jetés dans un caniveau à Paris se retrouvent dans la mer

François-Michel Lambert déposera jeudi une proposition de loi pour forcer les fabricants à mettre en place des filtres compostables. Une bonne idée? Est-ce faisable? Patrick Poirier, co-fondateur de "MéGO!" était l'invité de RMC.

Mettre fin aux filtres de cigarette non compostables d'ici 2022: c'est le souhait d'un député des Bouches-du-Rhône. François-Michel Lambert, député UDE (union des démocrates et des écologistes), déposera jeudi une proposition de loi pour forcer les fabricants à mettre en place des filtres compostables.

Le constat est effarant: un mégot met plus de 12 ans a disparaître. 13 milliards en sont jetés chaque année en France, et c'est la première source de pollution des rivières et des océans. Un seul mégot pollue 500 litres d'eau!

Ainsi, "Neuf mégots sur dix jetés à Paris finissent dans la mer" souligne Patrick Poirier, fondateur de "MéGO!" sur RMC, une entreprise spécialisée dans le tri et le recyclage des mégots de cigarettes.

La secrétaire d'Etat à la transition écologique, Brune Poirson, tente depuis un an de convaincre les cigarettiers de prendre en charge collecte et recyclage.. mais ce système "pollueur/payeur" ne séduit pas le député, "cela équivaut a donner un permis de polluer" selon lui. Pour lui, la seule option est d'imposer le mégot compostable afin de mettre fin a un désastre écologique. 

Un "Filtergate"

Le député souligne que ces filtres compostables existent déjà chez certains cigarettiers, qui restent timides sur leur mise en place: ce projet de loi leur forcerait la main, selon l'élu.

Il met également en lumière un scandale sanitaire: le "Filtergate". Les fabricants manipuleraient leurs produits pour falsifier les tests relatifs aux goudrons, monoxyde de carbone et nicotine présentant ainsi des taux 2 à 10 fois moins important que ceux mesuré lorsqu'on consommateur fume. Un déchet de petit taille... aux grandes conséquences.

Bettina De Guglielmo