"On a vraiment besoin de se protéger": face à la situation catastrophique au Brésil, faut-il supprimer les liaisons aériennes?

L'épidémie de coronavirus est hors de contrôle au Brésil.Sur place, 4000 personnes décèdent tous les jours à cause du virus, c'est 1 personne toutes les trois minutes.
Sur les trottoirs qui entourent les hôpitaux de la ville, c'est partout la même agonie, Maxime Godard, est médecin à Sao Paulo.
“Des files d’attente de plusieurs jours, des patients qui meurent sans avoir eu le temps d’avoir eu la chance d’être intubé ou de passer en réanimation. Je suis assez effrayé parce que je ne vois pas le bout du tunnel”, assure-t-il.
Pour trouver de la place, et aligner les brancards il ne reste que plus les gymnases. Le docteur Paula Galvao y concentre des patients toujours plus jeunes “On manque de tout et mes patients sont de plus en plus jeunes. Ils ont 30, 26 ou 21 ans et ils sont dans des états graves. C’est vraiment dur”, confie-t-elle.
Avec 1300 morts du Covid par jour, l'Etat de Sao Paulo, manque de tombes et les journées ne suffisent plus à enterrer les morts, les cérémonies funéraires se poursuivent, toute la nuit sous la lumière des projecteurs et les sanglots des familles.
Fermer les frontières avec le pays?
Face à cette hécatombe, le président brésilien Jair Bolsonaro reste sourd aux demandes de confinement du pays. "Notre armée n'ira pas dans les rues pour s'assurer que les gens restent bien chez eux", a-t-il martelé
>> A LIRE AUSSI - Variant brésilien: les vols vers le Brésil font-ils l'objet de restrictions particulières?
Le Brésil a dépassé ce week-end la barre des 350.000 morts du covid. Pourtant, il y a toujours des liaisons aériennes entre la France et le Brésil: les passagers qui arrivent de là-bas doivent présenter un test PCR négatif, mais ils ne sont pas obligés de s'isoler et certains s'en inquiètent, comme le député centriste Bertrand Panchère qui demande un renforcement des mesures.
“On a vraiment besoin de se protéger. Il faut vraiment mettre toutes les personnes qui arrivent de ce pays en quarantaine. Je pense que les frontières doivent vraiment jouer un rôle et notamment en direction de ce pays”, assure-t-il.
Pour Paula Forteza, députée des Français de l'étranger, il y a la nécessité d'un contrôle renforcé. "Je pense qu'il faut renforcer les contrôles à l'arrivée des vols, basé sur la contrainte avec 72h minimum d'isolement avant de faire un 2nd test. Ce serait une façon de s'assurer qu'il n'y ait pas de virus. Il faut une action diplomatique forte au Brésil pour qu'il y ait un confinement là-bas", indique-t-elle.
Lundi, Jean-Baptiste Djebbari, ministre délégué aux Transports a reconnu que quelques lignes subsistaient "au nom de la libre circulation de nos ressortissants" mais que cela ne concerne "qu'une cinquantaine de personnes par jour".