"On commence à voir fleurir les arrêts maladies": à Nancy, ville très touchée par l'épidémie, le personnel soignant craint le pire pour janvier

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On recensait lundi 354 décès à l'hôpital en 24 heures tandis que 2737 patients sont actuellement en réanimation et 25.201 malades sont hospitalisés (+240). Selon les médecins, le plateau dans lequel se trouvait la France depuis 15 jours repart doucement à la hausse... et la mutation du virus inquiète également.
À Nancy l’une des villes, les plus touchées par la reprise de l’épidémie en France, depuis vendredi le plan blanc a été déclenché dans les hôpitaux de la cité ducale. Le taux d’incidence y est de 227, près de 5 fois plus que le seuil d’alerte. Les hospitalisations dues à l’épidémie ne cessent d'augmenter et le pire reste à venir, une étude du CHRU prévoit un pic des hospitalisations dans un peu plus de deux semaines, le 7 janvier.
En déambulant dans les couloirs du service réanimation de l'établissement, difficile de trouver des lits encore disponibles: "Quand un patient sort et libère un lit, un autre arrive tout de suite. C’est calculé au jour le jour avec les lits disponibles", assure Guylaine Payo, cadre de santé au CHRU de Nancy et pour qui chaque jour est un combat
"On se relève le lendemain on recommence la même journée, on a l’impression que c’est un jour sans fin. C’est comme des militaires quand ils vont à la guerre, ils tiennent parce que c’est leur métier et nous parce que c’est nos valeurs", clame-t-elle.
Mais la forme et le moral des troupes sont au plus bas: "C’est dur, les équipes sont très marquées physiquement et moralement. On commence à voir fleurir les arrêts maladies", déplore de son côté Pierre-Michel Bernabéi, également cadre de santé au sein de l'établissement.
Avec soignants et étudiants en congé, Bruno Lévy le chef du service de réanimation médicale au CHRU de Nancy croise les doigts pour traverser les fêtes sans raz-de-marée: "On espère que le mélange qui va se faire pendant les vacances va exploser un peu après, à un moment où les étudiants seront revenus. Nos espérances ne sont pas très optimistes". Le professeur en tout cas en est certain, janvier et février seront critiques pour son établissement.
La mise en place du plan blanc, autorise les déprogrammations d’opérations hors Covid-19. Au CHRU de Nancy, l’hôpital a déprogrammé ses opérations à hauteur de 50%.