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"On espère qu'il n'y aura pas trop de casse à la fin": dans les hôpitaux, les personnels soignants s'organisent tant bien que mal face à l'afflux de patients

C'est un appel au secours lancé par Martin Hirsch ce mercredi matin. Le patron de l'AP-HP, l'Assistance Publique des Hôpitaux de Paris souhaite réquisitionner des personnels soignants. Le nombre de patients ne cesse d’augmenter et les services craignent la saturation.

Plus de 1.600 malades sont accueillis dans les hôpitaux parisiens. Des hôpitaux qui se sont organisés pour affronter l'afflux de patients attendu dans les prochains jours.

Alors, à quoi ressemblent-ils de l'intérieur? Sans panique, ici, à l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière à Paris, on déplace les lits et on réorganise des services.

Tout le secteur de médecine interne où travaille Marion est désormais réservé aux nouveaux cas de coronavirus: "Il y a de grosses vagues, parfois c’est un, parfois c’est 3, parfois c’est 15 mais on ouvre des lits tous les jours", explique cette interne en médecine.

"On réapprovisionne de nuit comme de jour"

Difficile pour elle de prendre en charge ce nouveau type de patient. Alors elle mise sur l'aide de ses collègues cardiologues et pneumologues: "Entre collègues, on parle beaucoup. On se donne nos différents cas, nos différentes impressions, on s’aide avec ce qu’on a et le peu de données qu’on a. On communique comme on peut. Ce n’est pas une situation facile surtout quand on ne sait pas ce que ça va donner". 

Au sein de l'établissement, l'inquiétude grandit. Ruben, pharmacien à l'hôpital, travaille au milieu de collègues malades avec des journées qui s'allongent: "De plus en plus de gens sont contaminés. L’afflux de patients a augmenté. Ce sont des patients de réanimation donc il faut des médicaments et des dispositifs médicaux spécifiques. La charge de travail est beaucoup plus importante. Beaucoup de réanimateurs nous appellent et pour eux, la nuit c’est le jour donc on réapprovisionne de nuit comme de jour".

"On parle de 900 soignants Covid positifs"

Un personnel soignant de plus en plus vulnérable, qui en l'état aura du mal à tenir sur la longueur d'après Rodrigo Martinez, infirmier et délégué CFDT à l’Hôtel Dieu de Paris: "On parle de 900 soignants Covid positifs. Il manque du personnel, il va falloir en plus du personnel compétent, spécifique. On se demande tous comment ça va évoluer. On espère qu’il n’y aura pas trop de casse à la fin". 

Et pour lui une prime ne suffit pas, il demande plus d'effectifs et plus de lits pour affronter l'épidémie.

Alfred Aurenche et Romain Cluzel (avec C.P.)