"On est dans la précarité la plus totale": revenu habiter chez ses parents à cause de la crise, Joannes alerte le Président sur la situation des jeunes

"C'est dur d'avoir 20 ans en 2020", assurait Emmanuel Macron le 14 octobre dernier. Message bien reçu par les plus jeunes, nouveaux actifs comme étudiants qui s'estiment les plus touchés par les effets économiques de la crise sanitaire. Selon un sondage Odoxa pour Le Figaro, 57% des 15-30 ans considèrent le confinement comme difficile à vivre et 85% pensent que leur génération sera la plus pénalisée par les conséquences économiques et sociales de l'épidémie de coronavirus. Du côté des étudiants, 70% d'entre eux rencontrent des difficultés à suivre leurs études.
Et les effets se font déjà ressentir. C'est le cas de Joannes, 26 ans, employé dans le secteur hôtelier, privé de toute activité qui a été obligé de retourner habiter chez ses parents faute de revenu. "J’ai perdu un premier emploi à la suite du premier confinement. J'ai perdu un nouvel emploi au second confinement", raconte-t-il ce vendredi sur RMC.
"On ne sait pas où l'on va étant donné que l'on n'a pas de date sur la réouverture des restaurants et également des hôtels", s'inquiète-t-il. "Si les restaurants ne ré-ouvrent pas avant janvier ou février, j'envisage une réorientation professionnelle ou d'aller chercher du travail ailleurs".
"C'est difficile d'envisager un avenir meilleur"
Pour alerter sur sa situation, il a écrit à Emmanuel Macron: "Les jeunes de plus de 25 ans sont dans l'impasse Monsieur le président. Ils ne bénéficient pas de la prime pour l'activité car ils se retrouvent chômeur, ils ne bénéficient pas d'aides car ils n'ont ni enfants et ne sont plus étudiants. J'en appelle à votre bienveillance (...) Je vous exprime ce jour ma colère car nous payons des impôts, beaucoup trop d'ailleurs, et nous travaillons près de 60 heures par semaine. Pourquoi ? Pour rien", déplore-t-il dans son courrier.
"Au-delà de se sentir oublié, on a l'impression de subir. On est beaucoup à être dans la précarité la plus totale. Economiquement et socialement on ne sait pas où l'on va. C'est difficile d'envisager un avenir meilleur", s'inquiète désormais Joannes.