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"On redoute de devoir choisir entre les patients": les services de réanimation du Grand Est en grande détresse

Le bilan de l'épidémie a grimpé ce dimanche à 127 morts et 5.423 cas confirmés, soit 36 morts et plus de 900 cas supplémentaires en 24 heures. Plus de 400 personnes sont hospitalisées dans un état grave. Des chiffres qui laissent craindre une saturation des services hospitaliers.

La situation de l'épidémie de coronavirus en France "est très inquiétante" et "se détériore très vite", a déclaré ce lundi le directeur général de la Santé Jérôme Salomon, s'inquiétant d'une éventuelle "saturation" des hôpitaux.

Des hôpitaux particulièrement sollicité dans le Grand Est de la France. Pour Sébastien Gette, chef du service de réanimation polyvalente à l’Hôpital de Mercy, CHR Metz-Thionville, malgré la solidarité entre hôpitaux privés et publics, le rythme d’admission s’intensifier chaque jour. 

"On a autant de patients inférieurs à 60 ans que supérieurs à 60 ans"

"Ça fait 10 jours qu’on accueille en réanimation, des patients atteints du coronavirus et ça s’intensifie de jour en jour. Les jours à venir vont être décisifs. Les hôpitaux privés nous viennent en aide, tout le monde joue le jeu", explique le médecin.

Une situation qui laisse craindre aux médecins, un choix thérapeutique: "On essaye de sacraliser des lits de réanimation pour les patients non porteurs et les lits supplémentaires sont dédiés aux contaminés. On redoute de devoir choisir entre les patients mais ce n’est pas du tout le cas à l’heure actuelle sur Metz (…) Dans le service de réanimation, on a autant de patients inférieurs à 60 ans que supérieurs à 60 ans. On a des patients d’une quarantaine d’années, on n’a pas eu d’enfant". 

Le médecin le rappelle: "Il faut que la population suive les recommandations nationales qui sont, à notre sens, adaptées. Elles sont réfléchies".

Bourdin Direct (avec C.P.)