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"On revit!": grâce au confinement, ces deux cadres ont quitté Paris pour Lyon

Familles, malades, salariés, ils sont nombreux à avoir subi les conséquences du virus ou à s’y être adapté. Et certains ont décidé de changer de ville et de quitter notamment Paris après avoir eu un déclic avec le confinement.

En descendant du TGV Paris-Lyon, Timothé revient de sa seule journée de la semaine passée en présentiel dans son cabinet parisien. Car Timothé, avocat, et sa femme Morgane, conseillère immobilier, ont quitté fin juillet la ville de Sceaux et les Hauts-de-Seine pour s'installer à Lyon. Fini leur 40m² sans extérieur, le couple loue désormais aujourd'hui un grand 3 pièces où chacun à son espace pour télétravailler. Et il a fallu s'adapter pour cet avocat en droit social.

"Ce que cela change c’est le rythme de travail. On se sent moins contraint quand on est chez soi que quand on est dans le bureau avec d’autres personnes. Aujourd’hui j’essaie de caler tous mes rendez-vous le même jour ce qui demande une certaine discipline de la part des clients et de la mienne", explique Timothée.

"Il y a du stress en moins"

Mais ce n'est pas parce qu'il travaille pieds nus ou sur sa grande terrasse ensoleillée qu'il est moins efficace, bien au contraire : "Il y a du stress en moins. Quand je me réveille que je prends mon café et que je peux commencer à travailler, je suis moins stressé et je gagne en qualité de travail. Je pense que même pour les clients c’est plus agréable d’avoir quelqu’un de plus frais et plus disponible".

De l'autre côté du mur c'est la radio qui rythme la journée de Morgane. Cette conseillère en immobilier a changé de travail en venant à Lyon. Mais parfois un "vrai" bureau avec des collègues, ça lui manque : "C’est bien d’être en télétravail, c’est un avantage indéniable mais je préfère avoir des moments où l’on se rencontre où l’on peut vraiment débriefer sans être derrière un ordinateur ou un téléphone".

C'est le confinement qui a tout déclenché dans ce couple. Pour mieux travailler à la maison, il fallait déménager, mais surtout quitter Paris selon la jeune femme : "On n’était pas si épanouis que ça en région parisienne. On a grandi là-bas tous les deux donc on avait le sentiment d’avoir fait le tour. On vivait l’un sur l’autre, l’un travaillait sur le lit dans la chambre l’autre dans le salon et l’on n’avait pas de cuisine fermée. On revit, on a chacun notre pièce, notre espace, on se sent beaucoup mieux".

Les cadres prêts à quitter Paris

Une rentrée inédite que Timothée espère pérenniser à Lyon: "On ne s’était jamais posé la question de travailler différemment. On se challenge un peu en faisant ça mais l’idée c’est vraiment de rester à Lyon et de ne pas repartir". Ce nouveau cadre de vie permet à Morgane et Timothée de partager plus de moments à deux, entre les mails, les coups de téléphones, et les réunions à distance.

Selon un sondage de Cadremploi, 84% des cadres vivant à Paris souhaite en partir, et 38% se disent prêt à quitter la ville sans changer de métier. Ils évoquent le prix des loyers, le temps passé dans les transports en commun, le stress de la ville et la montée en puissance du télétravail qui ne pousse plus ceux qui déménage à la démission. Mais ils ne sont pas prêts à s'installer à la campagne, visant des villes de plus petites taille, avec en tête Bordeaux, devant Nantes et Lyon.

Gwenaël Windrestin (avec Guillaume Dussourt)