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Pénurie de masques: en 48h, ce chef d'entreprise a recruté 200 couturières

Face au manque de masques, un entrepreneur a monté près d'Arcachon en moins de 48h une grande usine pour répondre à cette demande urgente

Le port du masque devrait sans doute faire partie des nouvelles règles de vie après le déconfinement. Dans les transports ? Dans les écoles ? Ce qui est sûr, c’est qu’il faudra davantage de masques. Et de nombreuses municipalités s’en préoccupent et en commandent en grande quantité.

Face à l’absence de stocks, en Gironde, un entrepreneur a monté en moins de 48h une grande usine pour répondre à cette demande urgente. Et sur place, les couturières, confirmées ou débutantes, n'ont pas hésité à passer le pas de cette usine.

"J'étais au chômage et j'ai vu passer l'annonce sur Facebook"

A La-Teste-de-Buch (Gironde), trois rangées de production, 150 machines à coudre... Le parc des expositions a été transformé en vaste usine à masques par Libero Mazzone un entrepreneur local. Parmi les 200 couturières, Christine, 54 ans, est professionnelle, mais elle avait perdu son travail il y a plusieurs mois.

"J'étais au chômage et j'ai vu passer l'annonce sur Facebook comme quoi ils cherchaient des couturières et j'ai tout de suite postulé. Ca tombe pile poil."

Côté logement, Christine habitait trop loin. C’est donc sa voisine de travail qui l’a aidée.

"D'habitude je faisais de la location saisonnière mais comme on ne peut plus avec le coronavirus, j'ai proposé à cette dame de l'accueillir chaleureusement."

Un emploi pendant cette crise, c’est très important, mais pour Valérie, l’essentiel c’est de rendre possible le déconfinement. Dans cette usine, ce sont 22.000 masques produits chaque jour.

"Les gens pourront sortir de chez eux, c'est pour la santé publique. Si il y en a beaucoup qui restent sur leur canapé il y en a d'autres qui doivent faire cela."

"Elles se sentent utiles donc je pense que de ce mouvement là naît quelque chose"

De plus en plus de municipalités font appel à l’entreprise. Bordeaux, Niort, Briançon. Le carnet de commande de l’usine est plein jusqu’à fin juin, de quoi satisfaire le chef d’orchestre de ce projet Libero Mazzone.

"Il y en a beaucoup qui me disent, quand je viens travailler maintenant je viens en chantant alors qu'avant je venais la boule au ventre. Elles se sentent utiles donc je pense que de ce mouvement là naît quelque chose et qu'il y aura un après."

L’entrepreneur espère pérenniser au moins une quarantaine de postes une fois la crise terminée.

Mahauld Becker-Granier et Thomas Chupin (avec J.A.)