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"Peur, oui, mais on n'est pas abandonnés...": face au coronavirus en Italie, les expatriés français s'organisent

La progression rapide du coronavirus en Italie fait craindre le pire. A Milan, à une heure de route d'un des principaux foyers de l'épidémie, RMC a rencontré une famille d'expatriés français.

Arrêt du Carnaval de Venise, fermetures à Milan et deux semaines de quarantaine pour onze villes: le Nord de l'Italie se prépare à vivre des jours d'angoisse et de restrictions après une soudaine et spectaculaire flambée des cas du nouveau coronavirus en trois jours.

La découverte de plusieurs foyers vendredi, jour où a été annoncé le premier décès d'un Italie, puis la multiplication rapide des cas, passés de six à près de 150 dimanche, préoccupe les autorités et la population locale. Le pays compte désormais 152 cas dont trois décès, ce qui en fait le pays le plus touché en Europe, depuis qu'a démarré l'épidémie de pneumonie virale en décembre en Chine. Les cas les plus nombreux ont été recensés en Lombardie, dans la région de Milan, avec 112 contaminations.

Deux foyers principaux ont été identifiés: autour de Codogno, en Lombardie où un deuxième décès (une femme de 77 ans) a été annoncé samedi, et à Vo'Euganeo, près de Padoue, en Vénétie, où le premier cas mortel d'un retraité de 78 ans avait été enregistré. Un cordon sanitaire y sera établi par l'armée à partir de lundi. Les autorités de Lombardie ont aussi annoncé dimanche le décès d'une femme âgée, atteinte d'un cancer et qui avait contracté le nouveau coronavirus.

"Forcément, nos parents qui sont à Paris sont inquiets"

A la table de cette famille française qui vit à Milan, le coronavirus est au coeur des discussions. "Nous, ils nous ont dit que le métro était fermé...", "Il y a beaucoup de bureaux qui ont fermé...": Damien, qui vit et travaille à Milan, ne sait pas s'il prendra le chemin du bureau ce lundi.

"Tout le monde se demande si on y va ou pas, ce que l'on fait ou non... Ma semaine commencera de toute façon très bizarre. On verra le nombre de gens dans la rue, ce sera probablement inférieur à d'habitude" confie-t-il sur RMC.

Face à lui, sa femme Isaure. Elle pourrait faire du télé-travail, mais les précautions prises par son employeur depuis plusieurs semaines la met en confiance:

"On peut avoir des masques, du gel hydroalcoolique pour les mains... On a peur, oui, mais honnêtement, on se sent rassurés, on n'est pas abandonnés". C'est elle qui doit désormais rassurer ses proches en France: "Forcément, nos parents qui sont à Paris sont inquiets de savoir qui a vu quoi, qui a vu qui..."

Reste que cette famille a prévu un plan d'urgence si la situation devait s'aggraver: "On va se retrouver en Ardèche, dans la maison de famille, qui est relativement isolée. On ne devrait pas être trop contaminés là-bas..." sourit Isaure. Prudente, la famille prévoit tout de même de restreindre ces déplacements cette semaine.

Alfred Aurenche et Benajmin Pelsy