Plan urgences: les zones rurales grandes oubliées des annonces d'Agnès Buzyn?

Les annonces d'Agnès Buzyn n'ont pas calmé les urgentistes de Sisteron, dans les Alpes-de-Haute-Provence. Le service des urgences y est fermé toutes les nuits depuis le 15 juillet entre 20h30 et 8h30 faute de médecins.
Une nouvelle mobilisation a eu lieu lundi soir, la 11e depuis la fermeture du service. Les zones rurales se sentent en effet les grandes oubliées des grandes annonces de la ministre de la Santé Agnès Buzyn, qui a présenté un plan à 750 millions d'euros lundi.
"Je ne vois pas ce qui va permettre que ce service soit rouvert demain"
Pour Philippe Nicolas, infirmier et responsable CGT du secteur, ces annonces n’amélioreront pas la situation aux urgences de l’hôpital de Sisteron:
"Je ne vois pas ce qui va permettre que ce service soit rouvert demain. Le problème c'est le manque de médecins. Qu'est ce qui va permettre de rendre nos hôpitaux attractifs pour les médecins? Je veux bien impliquer les médecins de ville sauf qu'on manque déjà de médecins de ville. A Sisteron, il y a trois départs à la retraite de médecins, et en deux ans il y a eu un remplacement. Mais on restera mobilisés."
"C'est totalement insuffisant pour nous"
Mobilisation aussi maintenue du côté des élus, à l’image de Florence Cheilan, maire d’Entrepierres, village de 400 habitants situé à 10 km de Sisteron:
"L'ouverture des maisons de santé 24 heures sur 24, c'est très bien mais il nous faut des services d'urgence ouverts 24 heures sur 24. Les urgences sont indispensables pour les communes rurales, ce ne sont pas les mêmes soins, c'est totalement insuffisant pour nous".
Elus et syndicats demandent notamment une affectation temporaire des médecins dans les zones rurales dès leur 6e année d’études.