"Plus dur de rester à la maternité que d'accoucher": l'hôpital de Lons-le-Saunier inquiète, une patiente témoigne

Dans le Jura, une trentaine de patients de l'hôpital de Lons-le-Saunier inquiets ont monté un collectif pour dénoncer les mauvais traitements subis au sein de cet établissement. Une réunion publique avait lieu ce week-end à Montmorot, commune voisine. Le collectif entend rassembler un maximum de témoignages et alerter sur la situation afin, ils l'espèrent, de faire bouger les choses.
Sophie en fait partie. À 35 ans, cette jeune femme vient d'accoucher de son premier enfant dans l'hôpital concerné. Elle était prête à faire 45 minutes de route pour éviter de s'y rendre, mais la poche des eaux s'est rompue et elle n'a pas eu d'autre choix. Elle raconte un service de maternité violent.
"C'est plus dur de rester trois jours à la maternité que d'accoucher", confie-t-elle au micro de RMC.
"Je suis descendue moi-même en salle d'accouchement et j'étais en plein travail. C'est du grand n'importe quoi et puis, c'est du forcing", raconte cette patiente de l'hôpital, encore choquée.
Sophie déplore également les commentaires de l'équipe des soignants: "Quand j'entends 'c'est le bébé qui pleure parce qu'il n'y a pas le papa', c'est inadmissible, ce n'est pas leur job. Ça ne les regarde pas, je ne suis pas la seule maman célibataire".
Manque de personnel
La Fédération hospitalière de France tiendra une conférence de presse, ce lundi, à Paris. Pour Fabrice Goux, secrétaire de la CFDT, les soignants sont débordés: "Pour le nombre d'entrées qu'il y a, il n'y a pas assez de médecins, d'infirmiers et d'aides soignants. À Lons-le-Saunier, on a une moyenne de 140 entrées par jour".
"C'est un hôpital qui, pour bien traiter des gens, pourrait accueillir 70-80 personnes. Il en accueille 50-60 de plus, ce n'est pas possible", déplore ce responsable syndical.
Couplée aux fermetures de lits, la situation provoque un épuisement et la fuite du personnel. Fin 2023, sept soignants ont démissionné des urgences de Lons-le-Saunier.