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Pourquoi l'ANSM veut saisir la justice sur la dernière étude de Didier Raoult?

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L'ANSM a annoncé, ce samedi, qu'elle va saisir la justice sur la dernière étude du professeur Didier Raoult sur l'hydroxychloroquine. Le gendarme du médicament estime que cette étude "aurait dû bénéficier d’un avis favorable d’un comité de protection des personnes et d’une autorisation" de sa part pour être mise en œuvre.

L'agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) annonce, ce samedi, qu'elle va saisir la justice concernant la dernière étude co-signée par Didier Raoult, et sept autres co-auteurs, sur l'hydroxychloroquine. "Publiée en pré-print", en ligne en avril, c'est-à-dire qu'elle n'a pas été relue par des pairs ou fait l'objet d'une publication dans une revue scientifique. Deux mois plus tard, elle vient d'être retirée par ses auteurs.

Il y a quelques jours, des sociétés savantes de médecine dénonçaient, dans une tribune au journal Le Monde, le "plus grand essai thérapeutique sauvage connu". 30.000 malades du Covid-19, suivis entre mars 2020 et décembre 2021 qui ont reçu de l'hydroxychloroquine. Les auteurs en ont conclu une baisse de la mortalité chez ces patients.

Un problème de réglementation

Mais la réglementation n'a pas été respectée rétorque l'ANSM. Les essais cliniques auraient dû être soumis à sa validation mais aussi à celle d'un comité de protection des personnes. Ce qui n'a pas été le cas. Didier Raoult se défend et assure qu'il ne s'agit pas d'un essai thérapeutique.

"Tous les auteurs (dont moi) du pré-print qui fait si peur en montrant que l'on pouvait soigner, ont décidé, par solidarité avec le Pr Lagier menacé par la direction, de retirer le pré-print pour ne pas laisser croire à une trahison de sa part et pour protéger les plus jeunes", a annoncé dans un tweet Didier Raoult vendredi soir.

L'agence du médicament avait d'ailleurs rappelé en avril que l'hydroxychloroquine ne constituait pas un traitement contre le covid-19. Le ministre de la Santé François Braun a lui aussi brandi la menace de sanctions à l'encontre du professeur marseillais, et plus globalement contre ces co-auteurs au Sénat où il était interpellé sur "une inertie des pouvoirs publics" par le sénateur apparenté PS Bernard Jomier aux dérives de l'IHU de Marseille sous l'ère Raoult.

Clara Gabillet avec MM