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Près d'un médecin traitant sur deux refuse de nouveaux patients

Dans un test, l'association de consommateurs UFC-Que Choisir a contacté 2.770 médecins généralistes répartis dans 78 départements...

Près d'un médecin généraliste sur deux (44%) refuse de devenir le médecin traitant de nouveaux patients, selon une enquête publiée jeudi par l'association de consommateurs UFC-Que Choisir, qui réclame des "mesures d'urgence" contre les déserts médicaux.

Du 8 au 22 juin, 2.770 médecins généralistes répartis dans 78 départements ont été contactés par les bénévoles de l'association "pour savoir s'ils acceptaient de nouveaux patients en tant que médecin traitant", explique l'UFC-Que Choisir. La demande a été refusée par 44% des généralistes sollicités, auxquels s'ajoutent 9% de médecins ayant déclaré qu'"ils souhaitaient d'abord voir le patient avant de se décider". 

Ces résultats recouvrent de grandes disparités: "si moins de 20% des généralistes refusaient de nouveaux patients dans le Bas-Rhin, la Meurthe-et-Moselle et les Pyrénées-Atlantiques, le taux de refus grimpe à 70% dans l'Allier, 78% en Charente et même 86% en Seine-et-Marne", souligne l'association.

"Un médecin épuisé, débordé, c’est un mauvais médecin"

Quant aux motifs évoqués, 71% des sondés "déclarent avoir déjà trop de patients, quand 14% arguent de leur départ prochain à la retraite".

Invité de RMC, vendredi matin, le docteur Jean-Paul Hamon, président de la fédération des médecins de France , s'en est expliqué face à Jean-Jacques Bourdin: "Dans les conditions d’exercice où nous sommes, qu’il y ait 60% des médecins qui acceptent encore des patients (…) c’est un exploit" lâche-t-il, rappelant qu'"Un médecin épuisé, débordé, c’est un mauvais médecin". 

Jean-Paul Hamon a également précisé que "La région centre est déficitaire de médecins à 84% du territoire". Les taux de refus s'élèvent à 33% dans les communes de moins de 3.000 habitants, et à 34% dans celles de plus de 100.000 personnes, contre 52% dans les villes de 10.000 à 100.000 habitants, explique l'association.

Quelles solutions?

L'UFC-Que Choisir "presse" les pouvoirs publics "à agir enfin pour résorber les déserts médicaux" et appelle à réguler l'installation des médecins. Elle demande en outre "à la ministre de la Santé (Agnès Buzyn) de mettre fin à la pénalisation financière des usagers sans médecin traitant" et "à organiser d'urgence un système de désignation d'un médecin traitant à chaque usager qui en fera la demande".

"Le tarif de 25€ est le plus faible d‘Europe, la moyenne est de 40€ (...) Il faut redonner de l’attractivité à la médecine libérale" a, pour sa part, plaidé Jean-Paul Hamon sur RMC.
Benoît Ballet avec Xavier Allain