RMC
Santé

Qu'est-ce que l'anorexie mentale, cette maladie qui ne serait pas uniquement psychologique?

placeholder video
Une étude publiée dans la revue britannique Nature Genetics montre que l'anorexie est aussi liée au métabolisme. Pour certains patients, cela permet de déculpabiliser.

C'est un trouble des conduites alimentaires qui touchent environ 1% de la population des femmes de moins de 40 ans: l'anorexie mentale. Une étude internationale publiée dans la revue britannique Nature Genetics le 15 juillet dernier révèle que l'anorexie n'est pas une maladie uniquement psychologique, elle aussi liée au métabolisme.

Les recherches menées montrent que les personnes atteintes d’anorexie possèdent plus fréquemment que les autres certaines mutations au niveau de huit gènes impliquées dans la maladie.

L'anorexie mentale Jennifer Sevenier l'a combattue pendant 15 ans. Aujourd'hui guérit elle se souvient de la sensation de pouvoir qu'elle pouvait ressentir. 

"Il y a une forme complètement addictive. En phase de grande restriction ou de boulimie, c’est comme un shoot de drogue. Il n’y a plus moyen de raisonner. J’avais une espèce de culpabilité, je me disais, ‘c’est de ma faute vraiment’. Donc je pense que ça peut permettre déculpabiliser, enlever une partie de la responsabilité", explique-t-elle. 

Des facteurs multiples

L'anorexie mentale ce n'est donc pas seulement dans la tête. Des facteurs génétiques sont aussi impliqués selon cette étude à laquelle a participé le professeur Sébastien Guillaume psychiatre à l'hôpital de Montpellier.

"Ça permet de rassurer les patients et les familles sur la réalité médicale de leurs troubles. En fait, on savait qu’il y avait une vulnérabilité à l’anorexie. Ce que suggère cette étude prouve, c’est qu’il y aurait aussi des facteurs favorisant métaboliques comme par exemple le fait d’être plus sensible en période de jeûne à l’hyperactivité physique, d’être plus enclin à perdre du poids en période de restrictions...", détaille le médecin. 

De quoi mieux comprendre cette pathologie complexe aux facteurs multiples et adapter la prise ne charge des patients.

Sophie Paolini avec Guillaume Descours