Résultats qui se font attendre, prix trop élevés: pourquoi la stratégie gouvernementale de tests est-elle décriée ?

Un colosse aux pieds d'argile. La stratégie de tests du gouvernement dans la lutte contre l'épidémie de Covid-19 est en train de montrer ses limites. Les délais pour obtenir les résultats s'allongent, les laboratoires dénoncent le manque de machines et de réactifs tandis que de nombreux praticiens pointent du doigt le coût élevé de ces tests.
"Je ne comprends pas pourquoi un test coûte en France 76 euros 80 contre 20 de moins en Allemagne", s’interroge ce samedi sur RMC le docteur Christian Recchia, alors que les tests PCR sont remboursés à 100% par la sécurité sociale dans le pays. "Il y a une véritable incohérence. Il aurait été bien que des militaires aident nos ministères car ils ont le savoir organisationnel. Et ce qui manque à notre ministère de la Santé, c’est de l’organisation", déplore le praticien sur RMC.
"L’Etat n’est pas une tirelire dans laquelle on se sert!"
"Le problème ce n’est pas le nombre de tests, on a ce qu’il faut. Le problème c’est qu’on a les résultats plus de 4 jours après. Il faut faire comme en Allemagne et mieux gérer en ne testant que les personnes susceptibles d’être contaminées. Quant aux personnes qui se font testées trois fois par semaine parce qu’elles ont peur, qu’elles se rappellent que c’est 3x75 euros pour l’Etat et que l’Etat n’est pas une tirelire dans laquelle on se sert!", ajoute Christian Recchia.
Alors pour éviter un embouteillage encore plus important, le docteur préconise de faire payer les tests comme en Allemagne et d'accélérer sur la mise en place des tests salivaires après l'avis favorable à leur propos rendu par la Haute autorité de santé. "Je ne comprends pas pourquoi les tests salivaires ont mis autant de temps à arriver", déplore-t-il. Christian Recchia invite à la vigilance rappelant que ces tests seront moins agressifs et psychologiquement mieux acceptés par les populations. Il ajoute que ces tests conviennent aux plus âgés, et doivent être généralisés et beaucoup moins chers.
L'Insee estime que l'épidémie de Covid-19 a été plus meurtrière que la canicule de 2003, avec une surmortalité d'environ 27.000 décès par rapport aux années précédentes entre le 10 mars et le 8 mai, contre 15.000 pour la canicule d'août 2003, rappelle notamment l'AFP. Depuis le début de l'épidémie, au moins 31.249 décès liés au Sars-Cov-2 ont été recensés dans le pays selon les derniers chiffres publiés vendredi par Santé publique France.